Stéphane François : "On ne peut pas dire que Lyon soit la capitale française de l'extrême droite"

Les deux têtes d'affiche de la droite radicale lyonnaise Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti connaîtront ce 4 juillet leur peine pour "reconstitution de ligue dissoute". Les mouvements des jeunesses nationalistes et de l'oeuvre française, dissous en 2013 après la mort du militant antifasciste Clément Méric, poursuivaient en effet leurs activités.

Ce passage devant les juges n'est que la dernière étape de nombreux démêlés de l'extrême droite lyonnaise avec la justice, notamment pour des faits d'aggression ou de dégradation de biens matériels. 

Les mouvements d'ultra droite implantés dans la deuxième ville de France ont beaucoup évolué depuis le début des années 2010. En effet, de nouveaux groupuscules se sont implantés en ville, notamment Génération identitaire, et le Bastion Social. Ce sernier a fait du parler de lui récemment avec son opération "Defend Europe". Ce groupe se réclame d'une ligne "nationaliste-révolutionnaire", qui mêle un discours de droite radicale à des éléments plus sociaux empruntés à la gauche.

Cependant, pour Stéphane François, politiste et spécialiste de la droite radicale, ce procès n'est pas l'illustration d'une spécificté de l'extrême droite lyonnaise. La montée en puissance de ces mouvements radicaux s'inscrit plutôt dans une évolution du contexte politique dans tout le pays.

Le politiste précise que l'extrême droite a eu plusieurs implantations récentes dans toute la France, notamment à Montreuil, à Marseille et à Lille. Stéphane François ajoute que cette politique d'ouverture de locaux dans les quartiers centraux de grandes villes est une stratégie voulue au niveau national. 

L'implantation de la droite radicale progresse tout de même dans la capitale des Gaulles : la ville été choisie par Marion Maréchal Le Pen pour ouvrir son école destinée à former les futurs cadres de l'extrême droite.