Sophie Soury (EDC): "L’entreprise participe au bien commun"
"On continue à avoir confiance en l'avenir"
A cette occasion, Stéphanie Gallet reçoit une cheffe d’entreprise, PDG d’une PME impliquée dans le milieu médical. Mais Sophie Soury est également vice-présidente des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, les EDC. Un mouvement patronal qui revendique son ancrage dans l’Evangile. Un mouvement qui compte aujourd’hui 3.200 membres répartis dans toute la France.
Les EDC viennent de publier leur baromètre annuel, sur la confiance de leurs membres. Une confiance en demi-teinte, si l’on en croit les résultats de ce sondage. "Il y a un fléchissement par rapport à 2018. Mais l’an dernier, il y avait un résultat exceptionnel, un engouement sans doute lié à l’arrivée d’Emmanuel Macron, qui laissait entrevoir des perspectives intéressantes. Et on voit que cet engouement déchante un peu, mais cela n’a rien d’exceptionnel, on continue à avoir confiance en l’avenir" explique Sophie Soury.
"Une somme d'individualités ne fait pas un projet de société"
Une confiance en baisse à cause du mouvement des Gilets jaunes ? Non, pour Sophie Soury, bien que cette dernière affirme que le mouvement social lancé depuis plus de cinq mois est "un marqueur. Il faut savoir discerner ce qui est réel de ce qui est ressenti. Mais il est clair que ce mouvement, pour les entrepreneurs, et pour l’économie, est une catastrophe. Il faut s’attacher à proposer une vision, à la différence d’une somme d’individualités qui ne fait pas un projet de société. Nous proposons de nous attacher à une vision générale de la société, qui permettrait de continuer d’avoir des entreprises performantes et inclusives, qui prennent une attention spécifique à la fragilité" ajoute-t-elle.
Pour autant, les EDC ont bien pris en compte le manque d’écoute, de confiance, et la souffrance qu’il y a derrière ce mouvement. "Notre rôle est d’éclairer les débats. Au sein des EDC, un membre, suite à l’interpellation que nous avons fait en disant que nous devions être au plus près des salariés, a proposé de créer au sein de son entreprise un espace pour un débat. Il l’a fait, et comme il accueille des personnes en réinsertion, il a donné la parole à des gens qui ne l’ont jamais" précise Sophie Soury.
"Il faut redonner une espérance"
A la différence de la question fiscale, l’entreprise n’est pas mise en cause par le mouvement des Gilets jaunes. Concernant les impôts, Sophie Soury rappelle que la France est championne d’Europe en matière de pression fiscale, et qu’un "impôt juste est un impôt qui permettre que chacun trouve sa place et continue de vivre dignement. Participer oui, mais jusqu’à un certain niveau".
Autre point soulevé par les Gilets jaunes, mais qui est également revenu récemment sur le devant de la scène avec l’affaire Carlos Ghosn, la rémunération excessive de certains grands patrons. "Il faut faire la part des choses. Bien sûr que c’est choquant dans le cas de Carlos Ghosn. En même temps, il faut redonner une espérance en ne s’accrochant pas à ces exemples-là, même s’il faut les combattre bien sûr" lance la vice-présidente des EDC.
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