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RCF Simon Kruk: "La prise de Mossoul et Raqqa marque la fin de l'empire de Daesh"
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Simon Kruk: "La prise de Mossoul et Raqqa marque la fin de l'empire de Daesh"

RCF,  -  Modifié le 3 juillet 2017
L'armée irakienne a annoncé vendredi dernier que la victoire sur l'organisation Etat islamique serait proclamée dans les prochains jours.

L'organisation Etat islamique bientôt vaincue en Irak ? C'est ce que pense l'armée irakienne, qui a annoncé vendredi dernier un message qui pressent une victoire certaine sur Daesh. Il ne resterait plus qu'entre 200 et 300 djihadistes dans un carré de quelques centaines de mètres de côté dans la vieille ville, à Mossoul. En Syrie, à Raqqa, l’alliance kurdo-arabe a coupé jeudi la dernière issue permettant aux jihadistes de fuir la ville.
 

L'échec militaire de Daesh

 Lors des combats pour reprendre la ville de Mossoul, des combattants du groupe Etat islamique ont été tués. D’autres ont réussi à s’enfuir. Une fois la ville reprise, on s’interroge sur la forme de résistance de la part de Daesh, en Irak. "C’est une forme assez difficile à appréhender aujourd’hui. C’est une forme d’action subversive. Le gros de l’affaire c’est l’échec du groupe Etat islamique en tant qu’organisation territoriale, et en tant qu’empire autoproclamé il y a trois ans. Mossoul et Raqqa marquent la fin d’un empire islamique" explique Simon Kruk, historien, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient.

Le groupe Etat islamique ne contrôle plus que quelques zones en Irak et en Syrie. Des zones qui pourraient tomber une fois Mossoul et Raqqa reprises. "Il peut encore y avoir des allers-retours. Des combattants de Daesh peuvent encore reprendre certains quartiers, mais dans l’ensemble, c’est terminé pour eux sur ce plan-là. Ils ne peuvent pas lutter contre les Américains, les Russes, les Occidentaux, les Kurdes et l’ensemble des armées de la coalition arabe. Sur le plan purement militaire, c’est certainement la fin" ajoute-t-il.

Une forme de solidarité politique contre l'organisation Etat islamique

Ces territoires que Daesh perd progressivement représentent des sources de revenus en moins pour le groupe terroriste. Ce qui a un impact direct sur les capacités opérationnelles de l’organisation Etat islamique. "Cela a un impact immédiat sur le plan militaire, en revanche sur le plan idéologique, Daesh peut continuer à étendre son influence dans certains pays notamment au Maghreb, en Afrique et peut-être même en Europe" précise ce spécialiste du Proche et du Moyen-Orient.

L’après-Daesh est déjà sur les rails. Mardi, s’ouvre à Astana, au Kazakhstan, une rencontre internationale sur la Syrie. Pour Simon Kruk, "on peut en attendre une volonté européenne, américaine et russe de trouver des solutions à cet après-Etat islamique. On entre peut-être dans une forme de solidarité politique pour lutter contre cet élément extrémiste. C’est l’une des raisons de la future rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump, à Hambourg, la semaine prochaine". En vue évidemment, la reconstruction du monde arabe, de la Syrie, après l’échec des révolutions arabes qui étaient si prometteuses sur le plan démocratique.

Autre sujet d’actualité brûlant dans cette région du monde. Le Qatar va rejeter dans une lettre remise ce matin à l’émir du Koweït une série de demandes formulées par ses adversaires arabes, parmi lesquelles la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazeera, la fermeture d’une base militaire turque, la réduction de ses relations avec l’Iran. "Cette décision est le reflet de l’opposition entre l’Iran et les Etats-Unis, et entre l’Iran et l’Arabie saoudite" conclut Simon Kruk.

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