JavaScript is required

Rupture conventionnelle collective: "on n'agit pas de manière positive sur l'emploi" pour le président de la CFE-CGC

RCF,  - Modifié le 10 janvier 2018
François Hommeril, le président de la CFE-CGC, est le Grand Invité de la matinale. Il revient notamment sur les premières ruptures conventionnelles collectives.
François Hommeril, président de la CFE-CGC - Jean-François DeroubaixFrançois Hommeril, président de la CFE-CGC - Jean-François Deroubaix

Pimkie, les Inrocks, Engie, PSA, le Figaro. Toutes ces entreprises sont différentes, mais depuis le début de l’année, elles ont un point en commun, la RCC. Entendez par là  "rupture conventionnelle collective". C’est l’une des nouveautés nées des ordonnances voulues par le président pour réformer le Code du travail. Cette RCC est entrée en vigueur le 1er janvier dernier. C’est un accord collectif qui permet la rupture du contrat de travail d’un commun accord entre salariés et employeurs.

Les syndicats sont divisés quant à l’opportunité de ce dispositif nouveau. Pour le cas de Pimkie, les organisations syndicales s’y opposent. Mais chez PSA, autre son de cloche. Les syndicats y seraient plutôt favorables.

"On va augmenter les moyens de diriger les salariés vers la sortie"

A la CFE-CGC, "on est plutôt contre" explique François Hommeril, le président du syndicat des cadres. "On n’agit pas de manière positive sur l’emploi en augmentant les moyens de le détruire. La RCC, c’est rien d’autre qu’un dispositif supplémentaire pour donner aux entreprises la possibilité de se séparer de compétences importantes" ajoute-t-il.

"On va augmenter les moyens de diriger les salariés vers la sortie. Quelle est donc cette société dans laquelle finalement la seule chose qui compte, c’est de solliciter chez les salariés la possibilité de quitter l’entreprise dans laquelle ils ont développé des compétences. Cela n’a aucune vertu économique positive" s’insurge François Hommeril.

"La dictature du court-terme et du pouvoir financier"

Face à cela, quelle autre philosophie de l'emploi proposer ? "Nous pensons à la CFE-CGC qu’il faut au contraire travailler sur les moyens de renforcer les mobilités qui permettent aux gens qui ont acquis des compétences d’aller vers les entreprises. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire. Je ne crois pas à l’intelligence même du marché du travail. On veut toujours plus le fluidifier ? Et quelque chose de plus en plus fluide a toujours tendance d’aller dans le sens de la plus grande pente" prévient encore le président de la CFE-CGC.

François Hommeril va encore plus loin en expliquant que "cela va solliciter de mauvais réflexes chez les entreprises. Aujourd’hui les entreprises sont sous la dictature du court-terme et du pouvoir financier. Dès l’instant que le pouvoir financier et la dictature du court-terme s’ingèrent dans une entreprises, sont parfois prises des décisions lourdes à partir d’un indicateur qui porte sur six mois ou an, quand bien même il aura fallu attendre dix ans ou vingt ans pour développer des compétences propres".

Réforme de l'assurance-chômage: l'unité des organisations syndicales et patronales

Les négociations sur l’assurance-chômage débutent jeudi 11 janvier prochain. "Nous y allons dans un état d’esprit très positif. Nous voulons maintenir dans ce dispositif le caractère assuranciel et contributif. Chacun des partenaires dans cette affaire est conscient des risques que l’on prend si l’on déstructure trop le système" lance François Hommeril.

Ce dernier explique que la majorité des partenaires sociaux font bloc sur la question. "Nous sommes assez en phase avec les autres syndicats, et avec les organisations patronales. Dans un contexte qui pourrait favoriser la division, il est assez remarquable que les huit organisations aient réussi à trouver une expression commune" conclut le président de la CFE-CGC.

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.