Il est apparament difficile d’installer une limitation de vitesse à 80km/h sur les routes secondaires. La polémique va enfler encore. Mais il faut être victime d’un curieux aveuglement pour refuser de céder à l’évidence : en abaissant à 80 km la vitesse maximale sur les routes secondaires, le gouvernement s’engage courageusement en faveur de la sécurité routière.
Notons d’abord que sur ce terrain les progrès ne sont pas la hauteur des objectifs fixés il y a quelques années. Aujourd’hui, les données annuelles sont restées presque au double avec 3477 tués en 2016. Il fallait donc agir. Selon les projections, la mesure envisagée permettrait de sauver chaque année entre 350 et 400 vies. C’est en effet sur ces 400 000 kilomètres de routes à double sens hors agglomération que se sont produits la majorité des accidents mortels dont le tiers est imputable à des vitesses excessives ou inadaptées.
Mais il est toujours aussi délicat de convaincre. Personne ne contestera que tout cela est exigeant. D’autant que les résultats des expérimentations menées depuis 2015 sur certains tronçons n’ont pas été rendus publics. Même si l’on sait que la tendance a été bonne… Pourtant le dispositif est critiqué par des associations d’automobilistes et de motards qui prétendent comme le président de 40 millions d’automobilistes « qu’on ne peut attendre de résultats de cette mesure » On retrouve, çà et là, les arguments classiques chaque fois que des désistions sont prises en matière de sécurité routière : entrave à la liberté par la multiplication des contraintes comme quand a été imposé le port de la ceinture de sécurité à l'avant. Leurs effets ont pourtant été un recul considérable de la mortalité routière. Et elles se sont révélées, au final, bien nécessaires sur un terrain où l’autorégulation par les conducteurs ne l’emporte pas vraiment.
Cette décision ne règlera pas tout. Ce choix de la limitation à 8OKm/h va dans le bon sens. Elle implique pour être efficace une hausse des contrôles. De vitesse. Mais aussi d’alcoolémie responsable de près du tiers des accidents mortels. Et de la consommation de stupéfiants. Même exigence pour l’usage du téléphone portable au volant. Les routes françaises devraient alors être plus sûres.
Qui pourrait être contre ?
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