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Risque

RCF,  -  Modifié le 12 mai 2020
En voilà un mot à la fois précis et large, et présent dans bien des expressions.
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La première expression qui me vient à l’idée,
et j’en ai honte, c’est le titre d’une série que je regardais
dans les années 1980 avec mes enfants, série qui
s’appelait « Agence tous risques » avec cette
entrée en matière : « Quand la loi ne peut plus rien pour
vous, il vous reste un recours, un seul, l’Agence tous
risques… », avec les inénarrables Barracuda et
Looping… Bon, vous le voyez, j’ai des lettres… On va
tout de même dire que le mot « risque » aujourd’hui est
sanitaire, et que Barracuda n’a pas le pouvoir de détruire
le coronavirus. Et puis ce mot risque né en français au
XVI e siècle a déjà une longue histoire.

Un mot d'origine latine, même s’il est passé par l’italien risco,
et il est entré en français en 1557.
Au départ d’ailleurs
on disait « la » risque. En fait si l’on est sûr qu’il vient
du latin, il y a deux hypothèses. La première, ce serait le
bas latin riscus, à rattacher à resecare, couper, avec
pour lointaine image un rocher découpé, et dangereux.
La seconde serait que « risque » viendrait du latin
rixare, se quereller, la notion de danger existant bien
dans les querelles violentes. Quoi qu’il en soit, dès le
départ le mot a le même sens hier qu’aujourd’hui, celui
d’un danger éventuel, d’un événement futur incertain.
« Un soldat, un matelot, un voyageur ont bien des
risques à courir » écrit Furetière en 1690. Un risque à
courir, c’est en effet une expression qui nous est restée.

Ne pas courir de risque avec le coronavirus, voilà sans
doute des exemples bientôt retrouvés dans nos
dictionnaires ! Les expressions de fait ont proliféré…
Par exemple, « une conduite à risque », ou un « métier à
haut risque », enfin, pour prévienir d’un danger, c’est
« à vos risques et périls ». Évidemment du côté des
assurances, le vocabulaire a fleuri avec « l’assurance
tous risques » ou « multirisque ». Aujourd’hui on nous
parle aussi des « risques climatiques », des « risques
majeurs naturels ». Finalement, le risque est partout. Et
j’ai bien apprécié la conclusion de l’article « risque »
par l’abbé Furetière qui, était aussi auteur d’ouvrages
En disant ceci : « Un auteur risque beaucoup, quand il
donne un ouvrage au public ». Bon on est d’accord, on
risque de ne pas être apprécié, mais tout de même un
virus c’est bien plus dangereux.
Quoi que le « virus de la lecture », ce soit vraiment un risque à tenter.

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