Réunis à Angers, les archéologues dressent le bilan des fouilles dans la région

Diagnostics, fouilles, découvertes, gestion de mobilier… c’est un vocabulaire très spécifique qu’on peut entendre ce matin dans les couloirs des Archives départementales d’Angers. En ce début de semaine s’y déroulent en effet les Journées archéologiques régionales. Ce rendez-vous annuel organisé par la Drac des Pays de la Loire réunit experts et passionnés pour parler de l’actualité archéologique de la région. 

Les Pays de la Loire, un riche patrimoine archéologique 

Universitaires, archéologues mais aussi étudiants et amateurs sont donc réunis ces 7 et 8 mars pour en apprendre davantage sur les découvertes de l’année, présentées par les plus chevronnés d’entre eux. Le territoire des Pays de la Loire est très riche en patrimoine archéologique : « Il nous reste encore énormément de choses à découvrir et surtout à mieux comprendre », nous affirme Isabelle Bollard-Raineau. Conservatrice régionale de l’archéologie des Pays de la Loire, elle nous en apprend un peu plus sur le fonctionnement de l’archéologie en France.

Il existe deux types de fouilles archéologiques, « l’archéologie préventive qui est prescrite par la Drac et liée à l’aménagement du territoire et l’archéologie programmée qui est à l’initiative d’universitaires et qui cherche à répondre à une problématique scientifique ». Une fois le projet de fouilles accepté, il faut passer au diagnostic archéologique qui établit la nécessité de procéder aux fouilles. Cette année, seuls 30 diagnostics sur 200 ont abouti à des fouilles.

« Une découverte d’intérêt national »

Sur les deux journées qui rassemblent les archéologues, la première fait un bilan des opérations archéologiques emblématiques de la région. En Maine-et-Loire, on retrouve notamment les fouilles de Doué-la-Fontaine qui s’opèrent sur un site particulièrement intéressant de par les différentes périodes qu’il recouvre. On retrouve sur ce chantier des sépultures datant du néolithique (3 000 av. J.C) mais aussi des traces de l’époque gauloise, puis de l’époque romaine jusqu’au XVIe siècle en passant par toute la période du Moyen-Âge.

La deuxième journée se focalise sur une thématique. Cette année, ce sont les sanctuaires et lieux de culte de l’époque romaine qui ont été choisis. Il était question entre autres du site archéologique de la ville d’Allonnes qui a découvert en 2019 de très nombreux vestiges d’une ancienne cité gauloise. « On retrouve rarement ce type d’agglomération gauloise, c’est un site d’intérêt national », nous explique Isabelle Bollard-Raineau avec enthousiasme. On y retrouve en effet toute la structure de la cité, un sanctuaire gaulois, ainsi qu’un dépôt d’objets probablement à destination du sanctuaire, en bref, une véritable mine d’or pour les archéologues.