Je ne vous emmène pas dans la prière du Notre Père avec « Que ton règne vienne ». Je vous emmène plutôt dans la longévité de certaines monarchies contemporaines.
Le roi de Thaïlande est mort ce jeudi 13 octobre, à l’âge de 88 ans. Il aura régné 70 ans.
Cette longévité n’est pas isolée. Plus près de nous, Élisabeth II, reine du Royaume Uni a 90 ans et règne depuis 64 ans.
Mais que pensent eux-mêmes ces rois et reines au long cours ?
ont-ils le sentiment d’être indispensables ?
ont-ils la tentation inconsciente d’une certaine immortalité ?
sont-ils à la recherche du record du monde de la longévité d’un règne (notre Louis XIV ayant régné durant 72 ans) ?
se sont-ils déshabitués de l’idée de fin de règne au point d’en être effrayés ?
ne savent-ils plus prendre cette décision personnelle ?
Cette question de la longévité a déjà été abordée par un des récits les plus anciens de l’humanité.
L’épopée de Gilgamesh est même étonnante de modernité. Ecrite en Mésopotamie, elle date d’environ 18 siècles avant Jésus-Christ. Elle raconte comment un régnant accède à la sagesse après avoir accepté sa finitude.
Oui savoir accepter sa finitude, Oui savoir accepter sa vulnérabilité pour laisser la place :
à plus jeune qui apportera un nouvel enthousiasme,
à la diversité qui sera richesse,
à un autre regard qui fera bouger les repères établis et ce qui devenait statique.
Une de nos grandes figures contemporaines l’a parfaitement compris et mis en pratique. Il s’agit de Benoit XVI qui a surpris tout le monde par sa décision de renoncement.
« Que mon règne se termine afin que Ton règne vienne », aurait-il pu dire.
Gérard GRILLET
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