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Quelques pas de danse pour sortir du confinement
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Quelques pas de danse pour sortir du confinement

RCF,  -  Modifié le 13 mai 2020
La chronique des Scouts et Guides de France Quelques pas de danse pour sortir du confinement
Pour sortir de cette épreuve de confinement Marie Mullet nous propose de tenter quelques pas de danse...

Oui, vous connaissez peut-être le pas de deux, le pas de trois, celui encore plus rare de quatre,
chorégraphies exécutées par deux, trois ou quatre danseurs avant que le ballet ne s’engage
… et c’est l’image qui me vient à l’esprit à propos des mots entendus au cours de cette période !
Il y a d’abord les adjectifs :
« nécessaire, indispensable et impérieux » dans les justifications pour se déplacer hors de son
domicile.

Entrent ensuite les superlatifs , les dépréciatifs  pour parler des acteurs du soin et du lien social :
« héros, invisibles, premiers de corvée, essentiels à la gestion de la crise »
comme si par culpabilité de les avoir trop ignoré, par esprit polémique, il était difficile de nommer et
dire que prendre soin de l’autre et servir l’intérêt général sont des métiers utiles ?
Puis voici que les valeurs s’avancent en proclamant « solidarité, sobriété, fraternité, civisme » comme
de formidables leviers de résilience, mais fragiles dans la durée et menacées moins tant par le virus
que la contagion de l’individualisme et de la peur de l’autre, malheureusement aussi présente sur la
scène du déconfinement.

Mais chacun de nous est cigale ET fourmi. Chacun de nous aime danser aux temps chauds et lorsque la bise est venue…
Je vous propose un pas de côté en écoutant ce que disait Walter Steinmeier, Président de la
République fédérale d’Allemagne dans son message de Pâques.
Récusant la rhétorique guerrière tant
celle-ci provoque l’effroi Outre-Rhin , il déclarait :
«…Cette pandémie n’est pas une guerre….Cette pandémie met à l’épreuve notre sentiment
d’humanité. Elle fait ressortir ce qu’il y a de pire et de meilleur en nous. Choisissons de montrer ce
qu’il y a de meilleur
. »
Je vous disais dans mes vœux 2020 que je voulais, sans naïveté sur les obstacles, opter pour une
vision optimiste de notre monde, et aussi agir pour cela. C’est possible parce que « je crois aux forces
de la jeunesse », selon l’expression d’un président français au soir de son élection, que ces forces se
sont manifestées positivement au cours de cette période.
C’est possible parce que cette pandémie nous rappelle notre vulnérabilité et notre interdépendance.
Nous pointe la priorité de nous émanciper non pas de la relation des autres, la blessure de la
distanciation sociale subie a été suffisamment vive, mais de la tyrannie « du paradigme
technocratique » pointés par François dans Laudato Si’.
A Berlin, Walter Steinmeier, le 8 mai dernier, était seul sur une place déserte alors qu’il devait être
entouré de jeunes venus de toute l’Europe pour commémorer la fin de la seconde guerre mondiale.
A cette occasion il soulignait :
« La pandémie nous oblige à célébrer cet anniversaire seuls […] Peut-être que cette solitude nous
renvoie à celle que l’Allemagne a ressentie ce 8 mai 1945. Car ce jour-là, nous, Allemands, avons été
bien seuls. L’Allemagne était militairement, politiquement et économiquement vaincue, moralement
anéantie. Nous étions l’ennemi du monde entier
.
Aujourd’hui, 75 ans plus tard, nous devons célébrer seuls cet anniversaire. Mais nous ne sommes pas
seuls ! C’est l’heureux message d’aujourd’hui. Nous vivons dans une démocratie forte et consolidée
dans une Allemagne réunie depuis 30 ans au cœur d’une Europe pacifique et unie.
»

Parce que ces fortes paroles sont enracinées dans une histoire humaine, certes particulière, elles
s’adressent à nous au-delà des frontières. Elles ne nous enseignent pas tant le monde « d’Après »
que la toujours possible conversion à partir du présent.
Alors, forts de l’expérience et des enseignements de cette septantaine, en tant qu’éducateurs, face à
l’adversité que chacun pressent, engageons résolument un pas de cinq, chorégraphiant nos
pratiques de la démocratie, de la paix entre les peuples, de la justice sociale, de l’égalité femme-
homme et de la sauvegarde de la Création .

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