La flambée actuelle du prix du gaz ou de l'électricité remet sur le devant de la scène les énergies renouvelables. Parmi elles : la méthanisation. Une dizaine d'unités sont en service en Haute-Loire.
Cette technique se développe depuis une dizaine d'années. Le principe ? Utiliser les effluents d'élevage où les déjections des cultures pour créer "du biogaz principalement du méthane" explique Jean-Julien Deygas, vice-président à la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire en charge de l'élevage et des énergies renouvelables.
Une fois produit, le biogaz peut être utilisé de deux façons. La première, la plus simple : il est injecté directement dans le réseau gaz de ville. La deuxième, via un moteur à gaz, on peut produire de l'électricité ou de la chaleur. Jean-Julien Deygas possède une unité de méthanisation sur son exploitation à Tence depuis 2015. Il participe aujourd'hui à la consommation électrique "de 70 habitations".
Pour les agriculteurs, avoir une unité de méthanisation permet de se diversifier. Mais aussi de gagner de l'argent. Le biogaz produit est racheté par les différents fournisseurs. Problème, le coût baisse d'année en année. Si bien que la Chambre d'Agriculture plafonne dans l'accompagnement des projets. Peu veulent tenter l'aventure.
Florent Gagne conseiller énergies renouvelables indique que le kilowattheure "est payé 21 centimes". Quant au gaz, le prix du gigawattheure varie de "64 et 95 euros plus des primes". Par rapport à l'investissement c'est peu selon Jean-Julien Deygas.
Le sujet est clivant. Certains mettent en avant que ce procédé rejetterait des gaz à effet de serre ou encore polluerait les sols. Le vice-président de la Chambre d'Agriculture n'est pas de cet avis. "C'est un faux sujet". Selon lui, il a encore beaucoup de méconnaissance sur la méthanisation qui conduit à des erreurs.
Jean-Julien Deygas conclut : "c'est un formidable moyen pour éviter d'utiliser des produits chimiques". Il plaide pour une plus forte implication du législateur afin de développer la filière.
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