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Prison: le téléphone portable fait polémique

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  - Modifié le 24 août 2017
Nicole Belloubet, ministre de la Justice, réfléchit à une autorisation, sous certaines conditions, du téléphone portable en prison. Une fausse bonne idée pour les syndicats pénitentiaires.
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Faut-il permettre aux détenus d’avoir un téléphone bridé ? Cette idée n’a rien d’"absurde" pour la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, qui réfléchit à une mise en place d'un tel dispositif, mais sous conditions très strictes. L'idée ne vient pas de la ministre.

Un pas vers le téléphone portable en prison ?

La semaine dernière, la contrôleure générale des prisons, Adeline Hazan, avait proposé que les détenus puisse acheter en prison des portables bridés. Des téléphones qui ne serviraient qu'à appeler un nombre restreint de numéros, préalablement déclarés et vérifiés par l'administration pénitentiaire.

Ces dernières déclarations ont irrité de nombreux syndicats, qui luttent quotidiennement contre l'introduction frauduleuse de téléphones portables dans les cellules des prison. Plus de 30 000 cellulaires sont saisis chaque année par les surveillants pénitentiaires.

La mesure en question est destinée à améliorer les communications des détenus et à entretenir les liens familiaux. Une fausse bonne idée pour Stéphane Barraux, secrétaire général adjoint du syndicat de surveillant UNSA UFAP Justice. "On a déjà à discuter de l’autorité et des contrôles dans la détention. On le voit bien avec les réseaux sociaux, les chaînes YouTube, et tout ce qui sort sur nos prisons à l’heure actuelle. Rajouter de nouveau par le biais d’une autorisation la téléphonie mobile va accentuer le phénomène que l’on constate aujourd’hui. Cela nécessite du personnel supplémentaire" explique Stéphane Barraux.
 

"Une chaîne de contrôle qui nécessite des moyens"

Il ajoute qu'"il n’y a pas que l’aspect technique de la téléphonie. Par ailleurs, il faut savoir aujourd’hui que les communications ne sont pas écoutées en direct. Certaines oui, dans les cas les plus sensibles, mais en grande majorité les communications ne sont pas contrôlées intégralement. Il faut mettre du personnel pour écouter, pour traduire, pour consigner. C’est toute une chaîne de contrôle qui nécessite bien évidemment des moyens." 

A noter que depuis l'été 2016, les 290 détenus de la prison de Montmédy bénéficient d'une ligne fixe personnelle bridée dans leur cellule individuelle. Un dispositif expérimental pour des raisons de sécurité, leurs conversations sont toutefois susceptibles d'être écoutées et enregistrées.

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