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RCF Primaire à gauche : "on a évité l'écueil du pugilat" explique Stéphane Rozès
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Primaire à gauche : "on a évité l'écueil du pugilat" explique Stéphane Rozès

RCF,  -  Modifié le 13 janvier 2017
Les candidats à la primaire de la belle alliance populaire se sont livrés jeudi soir à un premier round d'échanges et d'observation.

Premier débat en vue de la primaire de la gauche hier soir. Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel et Manuel Valls se sont retrouvés pour une première confrontation télévisée. Un premier round d'observation qui s'est déroulé dans une atmosphère plutôt détendue.

"On a assisté hier à une prise de conscience des présidentiables socialistes, qu’il ne fallait pas qu’il y ait d’affrontements frontaux. Il fallait que chacun donne son analyse et son projet. On a évité l’écueil du pugilat et on a constaté une sorte de recentrement des candidats, qui se sont rapprochés sur les questions sociales et républicaines. D’autre part, ils ont tous voulu, sur le bilan de François Hollande, modérer leurs critiques" explique Stéphane Rozès, politologue et enseignant à Sciences Po et HEC.

La critique du bilan de François Hollande aurait pourtant pu permettre de différencier les différents candidats sur leur tendance à gauche. "Sur le bilan de François Hollande, les plus virulents ont retenu leurs critiques, notamment sur la question de la loi travail plus que sur les questions de laïcité et de déchéance de nationalité" ajoute Stéphane Rozès.

Il faut remarquer que c’est François Fillon qui a été la cible principale des candidats à la primaire de gauche, jeudi soir, plus que Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron, dont on dit qu’ils siphonnent pourtant les voix du PS. "Les candidats Macron et Mélenchon semblent prendre en tenaille les candidats de la primaire. C’est en visant François Fillon que les participants à la primaire veulent remettre du clivage gauche-droite, en pensant sans doute que la dynamique Macron sera relativisée et limitée" analyse-t-il encore.

Certains participants au débat se sont plus démarqués que d’autres. "Il y avait une interrogation sur le début de campagne de Manuel Valls. Les critiques qui peuvent lui être faites viennent souvent de ses avantages. Le républicain, l’autoritaire, le sens de l’Etat… On a retrouvé le Manuel Valls qui semble s’adresser aux Français. C’était important pour Valls de retrouver ce qu’il était réellement. Mais l’intervention d’Arnaud Montebourg a été la plus cohérente, la plus structurée. Et Benoît Hamon a fait l’actualité avec son revenu universel, mais on sent qu’il est plus un opposant de gauche qu’un présidentiable" précise le politologue.

On sent qu’Emmanuel Macron capte actuellement beaucoup la lumière. Pour Stéphane Rozès, ce sont les scores d’audience qui vont montrer s’il y aura une réelle participation à cette primaire, s’il y a un réel intérêt de la part des Français. L’enjeu du second débat sera de montrer qu’il existe un vrai débat sur les questions de la France, de l’Europe et de la crise mondiale, à gauche.
 

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