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Prier pour les vocations
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Prier pour les vocations

Un article rédigé par Abbé Damien Desquesnes, Abbé Xavier Le Paige - 1RCF Belgique, le 8 mai 2022  -  Modifié le 8 mai 2022
A la Une Dimanche des vocations : Guillaume Giroul, séminariste

C'est chaque 4e dimanche du temps pascal que l'Eglise insiste pour que ses fidèles prient pour les vocations. Le jour n'est évidemment pas choisi au hasard car il s'agit du dimanche du "bon pasteur". Deux jeunes prêtres, l'abbé Damien Desquesnes curé de la paroisse Saint-François à Louvain-la-Neuve et le père Xavier Le Paige, vicaire de cette même paroisse pour la pastorale étudiante, ont répondu à une proposition de carte blanche pour s'exprimer sur le sujet.

 

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Ce dimanche 8 mai en plus d’être l’anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, c'est aussi pour l’Eglise la journée mondiale de prière pour les vocations … mais qu’entend-t-on exactement par-là ? Derrière cette journée, beaucoup de chrétiens pensent avant tout aux vocations sacerdotales, peut-être aussi religieuses voire au mariage… Certains prieront peut-être en se demandant s’il y aura encore un prêtre dans leur clocher d’ici 5 à 10 ans ; d’autres prieront pour que les jeunes trouvent leur voie…

 

La Vocation et les vocations

 

Par l'abbé Xavier Le Paige.

 

La vocation est d'abord un appel personnel à quelque chose de grand pour notre vie sur terre : "Dieu n’appelle-t-il pas chaque personne de cette terre ? Pour le dire autrement, chaque être humain sent au plus profond de lui le désir d’accomplir quelque chose, de donner sens à sa vie. Et si nous creusons encore plus profond, de vivre une vie remplie où certains rêves s’accomplissent. Si nous y sommes attentifs, cet appel, est permanent jusqu’à notre dernier souffle".

 

L'Eglise a d'ailleurs toujours présenté l'appel comme étant universel, pour tous les hommes de bonne volonté. Ils sont appelés à atteindre la communion parfaite ensemble en Dieu. "En un mot on appelle ça la SAINTETE". Toute l'humanité est aimée de Dieu, c'est lui le seul Esprit : Dans le catéchisme de l’Eglise catholique (n° 1978) nous pouvons lire : « Tous les hommes sont appelés à la même fin, Dieu lui-même » ! Il est bon de se rappeler cela, surtout si nous sommes chrétien, que notre vie s’inscrit dans un grand plan de Dieu : communier avec lui. Saint Paul à sa manière nous dit : 

 

Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. 

 

Une prise de conscience pour notre bien...et celui de l'Eglise ! 

 

Une crise de sens ! Ce que souligne aussi le père Xavier Le Paige, c'est qu'il en va de notre prise de conscience à tous de l'importance de répondre à cet appel de Dieu dans le quotidien. "Pour moi le drame de l’Eglise et aussi du monde actuel, c’est de ne plus savoir pourquoi on vit. Si plus grand monde ne vient à l’Eglise, si plus grand monde ne s’engage dans le service des autres, c’est peut-être parce qu’on ne sait plus pourquoi on le fait. Par contre si chaque chrétien redécouvre à quoi et par qui il est appelé chaque jour, ça pourra changer l’Eglise et surtout le monde". 

 

Pour lui, c'est la recherche de la sainteté avant toute chose qui offrira un avenir rayonnant pour l'Eglise : "Alors peut-être qu’avant de savoir qui dira demain la messe dans son clocher on ferait bien tous de se préoccuper de la manière de répondre personnellement à l’appel de Dieu à la sainteté quotidienne".

 

Pour conclure je dirais avec notre Pape François : 
Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dès les premières pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l’appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1). 

 

 

Un appel particulier : le sacerdoce 

 

Par l'abbé Damien Desquesnes.

 

Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus

 

Comme la plupart d’entre elles, les pensées du curé d’Ars (1786-1859) sont des jaillissements, des paroles tellement ramassées qu’aujourd’hui on a peine à en pénétrer le sens… Pour saisir cette dernière, il faut en effet une familiarité avec « les sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2,5). Connaître le prêtre et le mystère de sa vocation, c’est aller jusque là : à ce cœur qui anime l’humanité du Seigneur, à cet élan constant qui pousse Jésus à exprimer sa joie d’être de Dieu son Fils. 

 


« Il faut que le monde reconnaisse que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a commandé » (Jn 14,31). Quelle révélation ! C’est l’esprit dans lequel Jésus aborde sa Passion ; c’est aussi l’esprit de tout son ministère ; c’est encore l’objectif poursuivi dans le mouvement de son Incarnation. Ce sera l’Heure où l’amour qu’il a pour le Père ne pourra plus être caché. Et il est vital pour le monde de le connaître, car il y a dans cet amour la raison pour laquelle il a été appelé du néant à l’existence ; il y a là aussi cette surabondante et inépuisable patience qui cherche le salut de la multitude. 

 


La vocation du prêtre touche à cet amour ; elle s’y plonge ; elle doit contribuer à le faire connaître, à le manifester et à l’actualiser dans la vie de l’Église. Manifestation d’autant plus rayonnante que le prêtre s’imprègne des sentiments du Seigneur, de cet esprit de don de soi, à mesure que son cœur se dilate aux dimensions de la générosité de Jésus. 
C’est ce que soulignait dom Colomba Marmion (1858-1923), dans son très beau livre Le Christ idéal du prêtre : « Si grande est son identification avec le Pontife éternel, qu’à la messe, le prêtre ne dit pas : ‘Ceci est le corps’… ; mais ‘Ceci est mon corps’… » (p. 50) Plus près de nous, la vie du Padre Pio (1887-1968) illustre à merveille qu’en célébrant l’eucharistie, le prêtre « revit » le mystère pascal, en union avec le Christ. 

 


Tout ce qui fait la vie concrète du prêtre n’est pas dit dans ces quelques mots, mais ce qui est sûr, c’est qu’on les entend peu. Puissent-ils cependant donner du souffle au jeune qui sent en lui grandir le désir de répondre à l’appel à devenir prêtre à l’image de Jésus. Ce désir ne peut que faire naître en lui la joie s’il perçoit que c’est l’amour du Christ qui l’entraîne et commande sa vocation. 

 


Que ces mots - qui veulent toucher le mystère - permettent d’éclaire de façon juste la figure du prêtre. Le peuple chrétien en a besoin à un moment où les scandales l’ont salie. Il est encore important de les avoir à l’esprit à l’heure où la place du prêtre se cherche dans une Église qui se veut davantage synodale. Car toujours, c’est la conscience du mystère de la vocation sacerdotale qui assurera le bienfondé du ministère presbytéral. 
Je terminerai en soulignant qu’il n’y a rien d’étroit dans ces « sentiments qui sont dans le Christ Jésus ». Si nous les avons en tête, nul doute que le prêtre lui-même discernera la direction dans laquelle il entend diriger son action pastorale. Le ministère lui-même perdurera et surmontera les crises présentes et à venir. 

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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