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RCF [Pré-synode] Anne Thibout: "On ne va pas lâcher les pères synodaux"
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[Pré-synode] Anne Thibout: "On ne va pas lâcher les pères synodaux"

RCF,  -  Modifié le 24 mars 2018
Anne Thibout travaille à la Conférence des évêques de France. Convaincue de la pertinence du document réalisé lors du pré-synode, elle entend le promouvoir auprès des pères synodaux.
Anne Kerléo, RCF Anne Kerléo, RCF

La réunion pré-synodale, préparatoire au synode sur "les jeunes, la foi et le discernement des vocations" a réuni plus de 300 jeunes du monde entier à Rome, mais aussi plus de 10 000 jeunes rassemblés sur les réseaux sociaux en différents groupes linguistiques. Anne Thibout fait partie des 3 Français qui ont coordonné le groupe facebook francophone. A eux trois, ils ont eu à prendre en charge les plus de 1000 commentaires reçus, à "les condenser et les résumer en un document final qui a été remis au comité de rédaction finale au même titre que les documents réalisés par les différents groupes linguistiques de jeunes présents à Rome". 

 

L'urgence d'une mise à niveau des responsables de l'Eglise en matière de reseaux sociaux

Pour Anne Thibout, le plus marquant dans le document final, remis par les jeunes au pape ce dimanche lors de la messe des Rameaux, c'est la première partie, consacrée à un état des lieux de la réalité des jeunes du monde entier, la partie la plus développée dans le document. On y trouve "des considérations générales mais aussi des propositions très concrètes" explique-t-elle. Et de donner l'exemple des réseaux sociaux "qui posent de plus en plus de problèmes éthiques à notre génération: on se rend compte qu'on est happé par ce système, qu'on va vers une dépersonnalisation, une unilatéralisation de l'information, etc. Or, l'Eglise, de par son âge, de par les générations qui la gouvernent, est absolument exclue de ces préoccupations. Ses responsables n'ont aucune idée de ces réalités donc on leur demande de se tenir au courant, de prendre des positions, de nous guider dans une bonne utilisation de ces réseaux sociaux, avec aussi des domaines qui relèvent de la bioéthique, comme par exemple l'intelligence artificielle. On attend vraiment que l'Eglise prennent conscience de ces enjeux, travaille dessus et nous accompagne dans ce mouvement-là". 

De reelles divergences mais un sens du consensus

Lorsqu'on interroge Anne Thibout sur d'éventuels points de friction entre jeunes venus de réalités et de cultures très différentes, la jeune femme raconte que les différentes sensibilités se sont véritablement exprimées mais que "les débats ont toujours été constructifs", et d'évoquer la question de l'homosexualité, souvent citée par les jeunes français lorsqu'ils sont interrogés sur les questions sur lesquelles se sont exprimées des point de vue différents. En l'occurence, les jeunes Africains ont une appréciation très différente de nombreux jeunes Européens. Anne Thibout raconte que chacun a pu partager son point de vue, manifester son étonnement, et à la fin raconte-t-elle, "les Africains ont fini par dire : si vous faites état de cette souffrance c'est qu'elle existe chez vous et si l'Eglise est cause de souffrance il faut changer ça, proposer quelque chose, travailler dessus". 

Anne Thibout confie que l'expérience vécue au pré-synode renouvelle sa vision du monde : "être en contact avec des jeunes du monde entier, ça met les choses en perspective. Par exemple, nous les Français, on est tous touchés par les attentats qui se sont produits dans notre pays,  et en discutant avec d'autres, on s'est rendu compte que certains vivaient au quotidien des attentats et des persécutions". 

Ne rien lâcher 

Que va-t-il advenir maintenant de tout ce travail? Le document final du pré-synode est une contribution parmi d'autres pour nourrir le travail des évêques réunis en octobre prochain à Rome.  Salariuée de la conférence des évêques de France (elle est coordinatrice nationale pour les JMJ de Panama), Anne Thibout est bien décidée à faire en sorte que la contribution des jeunes joue un rôle majeur: "notre travail, en tant que salariés de l'Eglise, ce sera de ne pas lâcher les pères synodaux, de faire en sorte qu'ils s'pproprient ce document, on va leur présenter de manière vivante, on va les rencontrer. On veut que cette collaboration continue jusqu'au bout et que les jeunes à qui l'Eglise demande aujourd'hui de prendre leur place poursuivent leur engagement". 

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