Élections 2022 : la fraternité peut-elle être un programme politique ?
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"On ne change pas les règles du jeu à quelques jours du match." C’est Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui l’a dit hier sur RTL, en réponse aux voix qui s’élèvent depuis quelques jours pour demander une réforme du système de parrainage des candidats à l’élection présidentielle.
"On ne change pas les règles du jeu à quelques jours du match." C’est Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui l’a dit hier sur RTL, en réponse aux voix qui s’élèvent depuis quelques jours pour demander une réforme du système de parrainage des candidats à l’élection présidentielle.
Dimanche, Jean-Luc Mélenchon a fait savoir qu’il n’avait que 391 signatures sur les 500 nécessaires pour pouvoir accéder à la course à l’Élysée. Marine Le Pen et Éric Zemmour disent également avoir du mal à boucler leurs collectes. Il paraît impensable que l’un ou l’autre de ces gros candidats n’arrive pas à se qualifier. Si tel était le cas, nous aurions à faire face à une crise démocratique majeure, avec perte de confiance d’une partie de l’électorat, protestations et manifestations à la clé.
Pas question, malgré ce risque, de toucher au système en urgence. Il n’est pas nouveau et plus de 42.000 élus - maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, députés, sénateurs, députés européens… - peuvent accorder leur parrainage. Pour Gérald Darmanin, ça suffit bien, les candidats sérieux parviennent toujours à trouver leurs 500 signatures.
Or, ce n'est pas toujours vrai. Le système de parrainage existe depuis 1962, et il n’a jamais bloqué un favori. Et même des abonnés à des scores très modestes parviennent à réunir les fameuses 500 signatures. Ce qui change, en revanche, c’est que le nombre d’élus prêts à accorder leur parrainage est manifestement en train de diminuer.
Ce qui pose problème, c’est que rien n’indique, dans le système actuel, si le parrain partage les convictions du parrainé ou s’il le chaperonne au nom de la démocratie et du pluralisme, sans adhérer à ses idées. Faute de cette distinction, le parrain est systématiquement vu comme un inconditionnel de celui qu’il parraine. Il aura beau dire, il aura beau faire, on lui dira toujours "on sait bien pour qui tu roules vraiment".
Or, il faut se souvenir que l’écrasante majorité des maires de France se présente aujourd'hui aux élections municipales "sans étiquette". Pour eux, parrainer revient à s’en coller sur le front, d’étiquette. Et se condamner à la garder pendant des années. C’est ce qui dissuade de plus en plus de maires à associer leur nom à qui que ce soit. C’est donc ce qu’il aurait fallu changer. Mais plus tôt dans le quinquennat, comme l'avait promis l'exécutif, sans le faire. Trois mois avant le premier tour de la présidentielle, c'est trop tard.
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