C’est une figure majeure de l’Eglise qui vient de disparaître. L’un des prélats à avoir très bien connu Saint Jean-Paul II, et l’un des Français les plus connus et les plus appréciés dans l’enceinte du Vatican. Le cardinal Roger Etchegaray, ancien président de la Conférence des Evêques de France, est décédé mercredi 4 septembre dernier, à Cambo-les-Bains, à l’âge de 96 ans. Ses obsèques auront lieu lundi prochain à 10h30 en la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne.
"Il a été à la fois l’homme de l’Eglise de France dans les années 70, dans une Eglise qui se cherchait après le concile, face aux expériences de gauche en France. Il a joué un rôle important à la tête de l’Eglise de France. Mais c’est surtout à Rome qu’il a donné l’essentiel de son talent et de son ministère. C’était d’abord un pasteur plus que l’ambassadeur privé de Jean-Paul II" explique Henri Tincq, journaliste et spécialiste du Vatican, qui se rappelle son sourire, sa discrétion, son tempérament, son sens de la relation.
Le cardinal Roger Etchegaray fut néanmoins l’un des personnages les plus importants du pontificat du pape Jean-Paul II. Ce dernier l’envoya à plusieurs reprises aux quatre coins du monde pour des missions spirituelles et politiques, mais toujours dans la plus grande discrétion. "J’étais fasciné par les armoires métalliques où se trouvaient les mots qui revenaient de Cuba, d’Irak, de Chine, du Salvador. Il était devenu l’aumônier de la planète d’une certaine manière. Il était dépositaire de confidences car les dirigeants qu’il rencontrait savaient qu’il était le représentant du pape Jean-Paul II" ajoute Henri Tincq.
En février 2003, à la veille des bombardements sur Bagdad, il retourne voir Saddam Hussein pour éviter le pire, mais sans succès. A la suite de sa visite en Irak il écrit au pape pour lui demander pendant la guerre de vivre aux cotés des irakiens mais le pape refuse.
C’est sans doute grâce au cardinal Etchegaray que le pape Jean-Paul II a été reçu dans autant de pays. Henri Tincq rappelle à ce sujet que dans les voyages officiels du Vatican, il y a toute une part de diplomatie officielle. Mais il y a aussi tout un aspect relationnel, humain, communicatif, pastoral. "C’est cet aspect là que le cardinal Etchegaray prenait en charge quand il rencontrait Saddam Hussein, les dirigeants chinois ou Fidel Castro. Incontestablement, il a été l’un des grands hommes du pontificat de Saint Jean-Paul II" conclut le vaticaniste.
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