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Pour Alain Christnacht, la Nouvelle-Calédonie est "une société morcelée qui cherche son unité"

RCF,  - Modifié le 5 novembre 2018
Les Calédoniens se sont rendus en masse aux urnes dimanche dernier pour voter le référendum d’autodétermination avec plus de 94% de participation. Le non l’a emporté.
Fanny Cohen-Moreau RCFFanny Cohen-Moreau RCF

"C’est un succès pour la démocratie. Le résultat est tranché de deux manières. Du point de vue démocratique, 56%, c’est une majorité large. Mais il est aussi tranché en fonction des communautés. On est obligé de constater qu’au moins 80% des Kanaks ont voté pour l’indépendance. Cela reste un vote très clivé" explique Alain Christnacht, haut-fonctionnaire, ancien haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, auteur du préambule de l’accord de Nouméa.

Pour autant difficile de parler d’un peuple néo-calédonien. "L’accord de Nouméa, qui est dans la Constitution, reconnait un peuple Kanak. Or la République ne reconnait qu’un seul peuple, le peuple français. Le Premier ministre avait dit il y a quelques mois qu’il existe un peuple calédonien. Ce qui avait été très critiqué. Ce qui est sûr, c’est que l’accord de Nouméa reconnaît une citoyenneté calédonienne. C’est une société morcelée qui cherche son unité" ajoute ce haut-fonctionnaire.

Édouard Philippe est actuellement en Nouvelle-Calédonie. "C’est très important qu’il ait choisi symboliquement d’arriver au lendemain du scrutin. Ce n’est pas seulement de la communication. Cela veut dire que l’État est présent. Une présence qui accompagne. L’État est un catalyseur" précise-t-il.

Se pose aujourd’hui la question de la tenue d’autres référendums. L’accord de Nouméa offre en effet la possibilité d’organiser deux autres scrutins, en 2020 et en 2022. "Ces référendums ne se produiront que si un tiers des membres du Congrès le demandent. Ce sera le Congrès qui sera élu en 2019. On peut penser que les indépendantistes, avec le résultat qu’ils ont obtenu, auront un tiers du Congrès. Ce sera à eux, au fond, de décider s’ils veulent reposer la question, ou pas. Ou bien on se met d’accord sur une nouvelle solution entre la grande autonomie et l’indépendance très partielle, ou bien on fera un nouveau référendum. Mais ce sera assez lancinant. On ne va pas passer quatre ans en campagne électorale sans rien faire, ce serait catastrophique sur le plan économique" estime encore Alain Christnacht.

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