Le soir quand je m’apprête à réfléchir à la chronique du lendemain, je vérifie que je n’ai pas déjà traité le mot. Or, pour le mot planète, je me suis aperçu que je l’avais déjà évoqué, notamment à la faveur de la découverte de différentes planètes. En soi, c’est significatif : c’est d’évidence un sujet qui donne envie de l’approfondir. Ce qu’on va essayer de faire. Notamment avec des citations, elles aussi révélatrices plus que je ne le pensais..
En fait le mot vient du grec, il dérive du verbe planesthai, signifiant « errer çà et là, s’écarter de son chemin », et il s’est doublé d’un sens figuré, le fait d’« être incertain, flottant ». De là est né le mot planetos qui désigna un voyageur, un vagabond et aussi puisqu’il s’agissait de choses qui n’étaient pas fixes, de fièvres intermittentes, comme si elles erraient.
Et puis on a utilisé ce mot pour qualifier des astres avec deux formules en usage parmi les savants grecs, en fonction du savoir d’alors, les planêtes asteres, pour les astres en mouvement par opposition aux étoiles apparemment fixes, d’où leur dénomination grecque avec le préfixe privatif a, les a-pleines.
Et dans le fond, le mot étoile aurait plus se dire les a-planètes qui se seraient opposées aux planète qui elles bougent. Le mot est entré en français au XIIe siècle, avec la même première définition que lui donne Richelet en 1680 : « astre errant », doté d’un exemple signalant que « le soleil et la lune sont les principales planètes », définition qui évidemment sera corrigée lorsque s’imposera le système Copernicien à la fin du XVIIe siècle, le soleil n’étant plus considéré comme une planète.
De fait, les citations sur la planète sont assez révélatrices d’un pessimisme qui m’effraie et que je n’ai pas envie de transmettre. Deux m’ont plu et fait réfléchir. « La mondialisation, c’est bien, dit Jimmy Carter, mais l’internet, les téléphones, les ordinateurs, toutes ces choses ne concernent pas la moitié de la planète ». Ce qui nous rappelle qu’en Occident, nous sommes dans un certain petit confort à ne pas oublier. Et puis Saint-Exupéry s’exclamant : « Pourquoi nous haïr ? Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d’un même navire. »
Eh bien oui, évitons qu’il y ait des êtres vivants dans la cale. Et sur le pont, cessons de nous lamenter et goûtons ce qu’il y a de beau. Ce croissant par exemple…
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