En 2018, la France découvrait le visage de Philippe Bas, lorsqu’il présida la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla. Le sénateur (LR), président de la commission des lois, ancien secrétaire général de l’Élysée et ministre de Jacques Chirac, publie aujourd’hui un ouvrage intitulé "Les Chemins de la République" (éd. Odile Jacob).
Dans ce livre, Philippe Bas livre ses inquiétudes concernant la tournure que prend la République française, ainsi que son effarement sur la présidence d’Emmanuel Macron. "Ce qui m’inquiète, c’est de savoir si la réforme des retraites en vaut la peine. Pour moi, le problème, c’est d’être sûr d’avoir une bonne retraite. J’enfonce une porte ouverte, mais c’est cela l’enjeu. Nous voulons tous profiter de ce temps de liberté en ayant les revenus nécessaires" explique le sénateur.
Vu que personne ne veut augmenter le montant des cotisations, ni augmenter la durée de ces cotisations, pour ce dernier, la seule solution est de travailler plus longtemps. "Je ne comprends pas ce qui arrive dans notre pays, de se retrouver dans une situation pareille, un peu pour rien. Cela m’attriste de voir que le pays est bloqué. Mettre tout le monde sous un seul régime est une idée fausse, coûteuse, et qui ne règle pas le problème du montant de la retraite" ajoute le président de la commission des lois du Sénat.
"Oui, il faut une réforme des retraites. Non, cette réforme des retraites n’apporte pas les garanties nécessaires, tout en coûtant de l’argent, ici et maintenant, avec une aggravation des déficits publics" précise le sénateur, qui bien que petit-fils d’un ancien militant CGT, se place dans une position radicalement différente du leader actuel de la CGT, qui selon lui "ne veut entendre parler de rien".
De manière plus générale, Philippe Bas relie ce mouvement de contestation sociale, et celui des Gilets jaunes, à une vraie inquiétude des Français. "Il y a un sentiment de distance entre le pouvoir et le peuple. Je ne veux pas incriminer uniquement le pouvoir actuel, c’est une tendance qui ne cesse de se développer. Aussitôt élu, le président entre dans une période d’incubation du virus de l’impopularité. Et le pouvoir créer la distance. Jusqu’à présent, on pouvait se dire que le président était l’incarnation du peuple. Aujourd’hui il n’incarne plus que le pouvoir. Ce fossé qui se creuse est une question vraiment préoccupante pour notre démocratie" lance le sénateur.
"Ce qui faisait vivre la démocratie, cette mécanique-là, est enrayée. Les Français n’ont plus le choix qu’entre le pouvoir actuel, et les extrêmes. Il faut reconstruire une grande force d’alternance. Nous avons la responsabilité de construire une possibilité d’alternance dans un cadre républicain avec des politiques ambitieuses du point de vue de la réforme, et raisonnables" conclut le sénateur.
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