Paul Fert: "les apiculteurs sont les témoins de ce qui se passe dans l’environnement"

Ces derniers temps, beaucoup d’alertes ont émergé, autour de la biodiversité, autour des abeilles. Vendredi dernier, c’était la journée mondiale de l’environnement, et jeudi, les apiculteurs de France se mobilisaient pour alerter l’opinion publique sur les dangers qui menacent les abeilles, et sur les dangers qui menacent les hommes si les abeilles disparaissent.
De nombreux paramètres dans la disparition des abeilles
Pour Paul Fert, âjeune apiculteur, directeur de l’école des hautes études en apiculture, auteur de "Abeilles, gardiens de notre avenir" (éd. Rustica), "les abeilles sont impactées et cela fait 25-30 ans que les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme et on voit qu’il y a une place importante dans la sphère médiatique autour de cette question. Difficile de dire si les abeilles disparaissent vraiment. Il y a des régions qui sont plus impactées que d’autres, comme en Bretagne, où 20.000 ruches auraient disparu".
Ce spécialiste des abeilles ajoute qu’il est difficile de nommer un coupable, face à la disparition progressive et inquiétante de ces insectes. "Ce serait trop facile. Il y a plein de raisons. Chaque année on découvre une nouvelle maladie, un nouveau prédateur, un nouveau pesticide. Il y a plein de paramètres, comme la météo, certaines molécules pesticides, des virus, qui gênent le développement de la colonie" précise-t-il.
"On manque d'apiculteurs et de miel"
En France, la filière apicole est composée d’environ 50.000 apiculteurs. "Beaucoup parmi eux sont des amateurs. On compte 1.600 professionnels qui ont plus de 200 ruches. Il y a des formations courtes, des formations plus longues qui vont de six mois à un an. On ne s’improvise pas apiculteur. Il faut se documenter un minimum. Il existe de nombreuses formations, avec des gens qui partagent leur passion. Mais on manque clairement d’apiculteurs, de miel, et d’abeilles" lance encore Paul Fert.
Aujourd’hui, les apiculteurs attendent un geste de la part du gouvernement. "L’urgence c’est un soutien financier pour ceux qui accusent des pertes importantes. A plus long terme, il faut qu’il y ait plus de moyens mis dans cette filière, dans la recherche, dans la formation, et dans l’environnement" conclut Paul Fert, précisant qu’il est également important aujourd’hui de promouvoir les produits français. "On peut faire au moins une cinquantaine de miels en métropole aujourd’hui".
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