Parole à notre évêque. - 8 octobre 2016 à 08:40
L'évêque a d'abord voulu donner un éclairage sur la saison dans laquelle nous sommes entrés. « L'automne est une saison un peu particulière, d'autant plus pour tous les pays qui produisent du raisin pour faire du vin ou des eaux de vie. Dans le diocèse de Charente, c'est évidemment le cas. C'est quelque chose de très intéressant et qui peut faire réfléchir. Parce que la vigne, le vin, les vendanges sont des thèmes très bibliques. Il y a cette invitation que le Seigneur nous fait à être un vin de qualité pour qu'il puisse le transformer. Je crois que, en cette période d'automne, les vendanges nous font un peu réfléchir. Quand nous entendons les viticulteurs, nous voyons en effet qu'il faut avoir un raisin de bonne qualité et un jus de raisin qui soit bon si nous voulons avoir du bon vin et ensuite éventuellement distiller. C'est un petit peu le reflet même de notre vie spirituelle et du temps de l'Eglise. Temps spirituel parce qu'il faut apporter un bon matériau au Seigneur pour qu'il le transforme, il veut changer notre nature par l'Esprit saint et faire en sorte que nous devenions des saints, mais notre préoccupation, c'est le temps des vendanges».
« Il est intéressant de voir que, en automne, la saison décline, les jours sont plus courts, les feuilles vont tomber et, je crois, que les fruits arrivent à la période de maturité. C'est important, peut-être simplement pour certains c'est à la maturité de leur vie. Mais nous pouvons, chaque année, offrir un bon fruit pour, j'allais dire, presque le salut du monde. C'est à la fois ce temps personnel et c'est aussi le temps de l'Eglise. Nous sommes dans le temps de l'Esprit et il faut que nous puissions recueillir ces fruits délicieux dont le monde a besoin. Alors, on peut inviter tout le monde véritablement à faire attention à sa vigne et à ne pas vendanger ni trop tôt, ni trop tard. Les viticulteurs nous disent qu'il faut des qualités particulières du raisin pour que cela donne un bon vin. Et il me semble qu'il faut, en ce temps, que nous puissions aussi oser la vendange, oser aussi l'offrande pour que le Seigneur le transforme. Je crois que c'est un don que nous pouvons faire au monde aujourd'hui », souligne Mgr Gosselin.
Rentrée pastorale et Année de la Miséricorde
L'évêque poursuit. « Il faut quand même une transformation pour changer le jus de raisin en vin, et ensuite pour changer le vin en sang du Christ. Le Seigneur a choisi le vin, d'abord parce qu'il y avait des vignes en Israël, mais je crois qu'il y a aussi tout un travail et toute une qualité qu'il nous faut retrouver dont les viticulteurs sont capables de nous partager avec leur passion. Si le Seigneur a choisi le vin, ce n'est pas pour rien ».
Dimanche 9 octobre, le diocèse devait se retrouver pour le Jubilé des baptisés avec la messe célébrée la matin dans toutes les paroisses. L'après-midi, catéchèse, animations et ateliers étaient proposés au Jardin Vert à Angoulême avant un temps de prière et d'envoi à la Cathédrale. « C'est une rentrée pastorale même si nous sommes rentrés déjà depuis quelques semaines. Mais nous avons décidé ensemble d'avoir un temps diocésain en cette fin d'année de la Miséricorde qui se termine le 20 novembre. Cette journée doit permettre de rendre grâce pour tout ce que nous avons vécu cette année, pour bien terminer aussi cette année jubilaire qui était une année extraordinaire dans le sens où ce n'est pas de l'ordinaire et il est important qu'on le vive ensemble. Au départ, les catéchistes avaient leur jubilé à Rome, d'ailleurs deux catéchistes du diocèse vont donner leur témoignage dimanche. Je crois que nous l'avons étendu en nous disant : les catéchistes enseignent des enfants voire des adultes, mais, nous tous, nous sommes, par notre baptême, destinés à rentrer dans cette mission de l'Eglise qui est véritablement d'évangéliser », insiste Mgr Gosselin.
« Cette journée du 9 octobre nous rappelle notre baptême. Nous nous rassemblons pour le Jubilé des baptisés, eh bien jubilons ensemble ! Nous allons nous réjouir parce que nous sommes baptisés, parce que nous sommes ensemble. Nous voulons vivre une démarche jubilaire ensemble autour de la porte jubilaire. Nous avons eu l'occasion de passer cette porte plusieurs fois pour entrer et, là, nous voulons passer cette porte pour sortir. Parce que ce que nous avons reçu, nous voulons le donner et le donner aux autres. Voilà le sens de cette journée que je suis très heureux de pouvoir vivre et qui, j'espère, va être un franc succès avec le soleil et la joie intérieure que cela va pouvoir susciter en nous. Prophétise, fils d'homme, ce sont ces mots qui guident cette journée du 9 octobre. C'est-à-dire, on est un peuple de prêtres, de prophètes et de rois. Voilà une dignité qui nous est donnée en tant que baptisés. Je crois qu'il faut prendre conscience ensemble de cela, le Seigneur va être au rendez-vous. Il est donc nécessaire et important que ce soit un temps diocésain.».
« Un désir de reconnaître ceux qui sont venus leur porter l'Evangile »
L'évêque pour le diocèse d'Angoulême est invité, en ce mois d'octobre, avec d'autres en Corée du Sud pour les 150 ans des martyrs de Corée. « C'était en 1866. Ils étaient donc plusieurs à avoir donné leur vie au nom de leur foi. Nous avons notre Pierre Aumaître diocésain. Il y a, je crois, de la part de l'Eglise de Corée, un désir de reconnaître ceux qui sont venus leur porter l'Evangile. Quand on voit la vie de Pierre Aumaître, c'est étonnant que ce jeune paysan du nord du diocèse ait eu envie de partir en Orient. Il n'y avait pas Internet pour regarder à quoi ressemble la Corée. Il fallait y aller avec beaucoup d'audace. L'Eglise de Corée désire avoir ce temps là. Nous partons à 50 dont plusieurs évêques pour représenter la France et les diocèses qui ont de chez eux un des martyrs originaires », explique l'évêque.
« Moi, je vais en profiter pour mieux connaître Pierre Aumaître, le faire aussi mieux connaître là-bas, ramener peut-être aussi des éléments dans le diocèse. Je pars avec le Père Benoit Lecomte de la paroisse Saint-Pierre Aumaître à Angoulême. Tout cela a une cohérence. C'est une opportunité en cette année d'aller visiter cette Eglise. Je crois que c'est toujours une richesse que d'aller visiter une Eglise sœur. C'est une grande chance et j'y vais au nom du diocèse. Nous avions déjà des reliques de Pierre Aumaître et l'Eglise de Corée a fait don d'une relique que nous pouvons vénérer désormais dans la Cathédrale d'Angoulême. Il y a un reliquaire tout neuf. On peut d'ailleurs l'apercevoir quand on est dans la nef, derrière le vitrail du transept-sud. On peut déjà vénérer les reliques de Saint-Pierre Aumaitre. C'est une reconnaissance aussi. Ils nous doivent beaucoup mais, en même temps, on leur doit aussi ce qu'ils veulent nous donner aujourd'hui », conclut Mgr Gosselin.
Erica Walter
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