Pour les catholiques, le 2 février correspond à la Fête de la Présentation de Jésus au temple. « C'est une grande fête. On peut considérer que c'est pratiquement la fin du temps de Noël et donc le moment d'enlever la crèche. Ce 2 février, Marie et Joseph viennent présenter l'enfant Jésus au vieillard Syméon et à la prophétesse Anne dans le Temple. C'est là où Syméon reconnaît Jésus parce qu'il a eu cette intuition qu'il ne connaitrait pas la mort avant d'avoir vu le messie. Il reconnaît donc la lumière qui est venue dans le monde. Il y a donc à la fois la position de Syméon et d'Anne et celle très docile de Marie et de Joseph qui viennent obéir. Le couple observe la loi et présente son nouveau-né avec deux petites colombes au Temple. Evidemment Jésus est chez lui puisqu'il est Dieu. C'est une belle démarche. Cet événement qui est arrivé à Jésus et à la sainte famille et, par extension, devenu la fête de la vie consacrée avec le Pape Jean-Paul II ».
Le jour de la Présentation de Jésus au Temple est aussi connu sous le nom de chandeleur, la fête de la lumière. « On reconnaît que la lumière est dans le monde. Il s'agit d'une belle fête liturgique. On dit que c'est aussi la purification de Marie même si elle n'a pas besoin d'être purifiée puisqu'elle est immaculée dès sa conception. On voit la dimension de maternité, de paternité de Joseph, de soumission à la loi divine quand on reçoit même le cadeau d'enfant. Cet enfant ne vient pas de nous, il vient de plus loin que de nous-mêmes. Il faut reconnaître que le créateur est vraiment Dieu. Avec cette nouvelle vie humaine, on peut, par extension, voir tout ce mystère de l'enfance, le don de l'enfant car ce n'est jamais un droit. Nous reconnaissons que ce don est fait de l'enfant au couple et à la famille », éclaire l'évêque.
« Cette présence de la vie religieuse est un signe très fort dans la vie de l'Eglise »
Depuis 1997, Jean-Paul II a fait du 2 février aussi la journée de la vie consacrée, pour des femmes et des hommes qui ont prononcé des vœux et qui suivent le Seigneur. « La vie consacrée représente vraiment le don de soi-même. L'intention de l'Eglise est donc de mettre l'accent sur cette présence de ces frères et sœurs qui ont tout donné, toute leur vie au service de l'Evangile en faisant le choix de la vie religieuse. Pour eux, c'est une vocation. Aujourd'hui, on peut dire qu'il y a des nouvelles formes de vie consacrée pour ceux qui choisissent de se donner à Dieu pour sa gloire mais aussi pour le service des frères. Dans un diocèse, il y a cette présence des religieux et religieuses. Je pense qu'il important qu'ils puissent se retrouver et que nous puissions les honorer. Les catholiques savent le nom du curé et des prêtres dans leur paroisse, mais pas forcément des religieux et religieuses qui sont les plus proches de chez eux. Cette présence de la vie religieuse est un signe très fort dans la vie de l'Eglise. C'est donc une forme d'interrogation, ceux qui choisissent de tout donner pour l'amour de Dieu, qui choisissent souvent de vivre ensemble, en fraternité. Cette vie-là n'est pas que facile. Elle doit être un signe. Ces religieux et religieuses annoncent aussi, d'une certaine manière, ce monde à venir, ils annoncent un monde de fraternité très forte et que nous pouvons renoncer à tout par amour de Dieu pour annoncer cet amour. Je crois que c'est vraiment très important dans un diocèse qu'il y ait des religieux et des consacrés ».
Dans tous ces religieux et ces religieuses, Mgr Gosselin rappelle la distinction à faire. « Les familles contemplatives ont une mission principale : la prière. Il s'agit d'un don total. C'est un appel vraiment du Seigneur pour des femmes ou des hommes qui vivent ensemble dans des monastères. Il y a trois communautés contemplatives dans notre diocèse : le Carmel de Cognac, les Soeurs de Maumont, les Soeurs du Bon pasteur de Saint-Yrieix dont la mission principale est la prière. Je crois que si l'Eglise de Charente a cette vitalité, c'est que, quelque part, mystérieusement, nous sommes portés par la prière des Soeurs. Ce poumon d'une certaine manière, cette respiration de la vie de l'Eglise apparait vraiment fondamental dans la vie de l'Eglise ».
En parallèle des contemplatifs, d'autres religieux et religieuses sont plus apostoliques. « Leur mission est dans l'apostolat. Apostolat signifie apôtre et donc d'être au service de l'évangélisation suivant le charisme de la communauté. Il y a une grande variété de charismes, au moins une quinzaine, dans notre diocèse. Selon leur charisme, ces communautés sont plus orientées vers l'éducation, la santé ou vers des activités de catéchèse pour pouvoir servir et servir l'Eglise. Selon leur charisme, ils ou elles seront plus ou moins insérés dans la vie du monde, pouvant même avoir des activités salariées, mais leur vie privée et personnelle est religieuse dont donnée aussi à la prière, à la vie fraternelle dans la communauté, au service aussi de l'Eglise ».
« Une palette de grande diversité »
« Je suis très attentif en tant qu'évêque à ce que ces religieux et religieuses puissent bien trouver leur place. Cette grande diversité est donnée dans l'Eglise par ses vies très différentes, d'inspiration franciscaine, dominicaine, jésuite. Toutes les congrégations nées au 19ème siècle donnent une palette de grande diversité. Nous pouvons voir la richesse de l'Eglise. Je crois que la beauté et la grandeur d'une Eglise locale, une Eglise diocésaine comme la nôtre, tiennent aussi au fait qu'il y ait des personnes religieuses qui nous montrent d'une certaine manière. La vie religieuse représente un signe, signifie que Dieu est là, qu'il existe. Il s'agit d'un signe de cette présence de Dieu. On annonce un royaume à venir et, en même temps on réalise que le royaume de Dieu est parmi nous », souligne Mgr Gosselin.
« Il y a donc les religieux contemplatifs, apostoliques et il peut y avoir aussi des formes anciennes de vie consacrée où des personnes peuvent vivre seules après avoir prononcé des vœux. Il existe aussi des nouvelles formes de vie consacrée. Ce qui fait normalement leur point commun, ce sont les vœux liés au conseil évangélique, c'est-à-dire ce que Jésus a conseillé : pauvreté, chasteté, obéissance. On renonce au bien, on renonce à exercer un pouvoir et on veut vivre vraiment la charité. Par ces vœux, ils vivent une grande forme d'appauvrissement, mais d'enrichissement aussi. Les religieux, les religieuses, par leur joie de vivre, par leur esprit de service, montrent qu'on peut épanouir son humanité et quand on est homme ou femme, sa paternité, sa maternité et sa fraternité en étant complètement au service du Seigneur ».
Mgr Gosselin était récemment, à Paris, pour une rencontre avec d'autres évêques. Des missions lui ont été confiées. « Les évêques sont répartis dans de nombreux services et conseils. Je suis désormais dans le conseil pour les associations de fidèles et les mouvements avec d'autres évêques et des représentants de ces mouvements pour pouvoir réfléchir dessus. Je suis également dans l'accompagnement du renouveau charismatique. Un évêque est au service de son diocèse et, en même temps, le lien avec l'Eglise universelle passe aussi par ces services des conférences nationales. Je ne suis pas isolé et c'est très important de se confronter à d'autres évêques. On le fait aux assemblées de la Conférence des évêques de France. Mais par ces commissions, il y a tout un travail qui est demandé dans l'Eglise, c'est une belle mission », conclut l'évêque.
Erica Walter
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