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RCF Parole à notre évêque - 28 janvier 2017 à 08:40
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Parole à notre évêque - 28 janvier 2017 à 08:40

RCF Charente,  -  Modifié le 3 février 2017
Une nouvelle édition du guide «Lutter contre la pédophilie» vient de paraître accompagnée, dans les diocèses, de la mise en place de cellules d'écoute.
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Une nouvelle édition du guide « Lutter contre la pédophilie » vient de paraître accompagnée, dans les diocèses, de la mise en place de cellules d'écoute. Dans la dynamique et l'esprit BD, Mgr Gosselin a aussi évoqué différents albums, notamment ceux primés dans la cadre de la BD chrétienne à Angoulême.





Pour avancer dans la lutte contre la pédophilie, les évêques de la Province de Poitiers peuvent désormais donner des repères. « Sur notre territoire, nous avons décidé qu'il y avait un groupe qui se retrouvait régulièrement pour réfléchir et pour répondre aux demandes et aux plaintes éventuelles de personnes susceptibles de le faire. Le guide de la Conférence des évêques de France est la 3ème édition. Il reprend donc logiquement tous les éléments, s'est beaucoup enrichi de l'expérience et des événements plus récents. L'orientation proposée est que les victimes puissent d'abord regarder sur un site, luttecontrelapedophilie.catholique.fr, et il y a également la possibilité d'envoyer un message à paroledevictimes@cef.fr. Ensuite, ces demandes sont répercutées dans les diocèses. Voilà très rapidement la procédure, suite à une plainte, pour ceux qui voudraient joindre les évêques de chaque région ».

« Sur les cas de pédophilie dans l'Eglise, la prise de conscience a été progressive. Lors de la dernière assemblée de la Conférence des évêques de France, en novembre, à Lourdes, nous avons eu ce temps de réflexion. L'équipe nationale a été présentée et puis l'invitation a été lancée pour mettre en place une équipe. Ici, le choix a été fait d'une équipe provinciale avec un correspondant dans chaque diocèse qui puisse éventuellement aider à la prise en compte et à la prise en charge de ces plaintes », précise Mgr Gosselin.

« Il y a aussi une parole qui est donnée »

Du 18 au 25 janvier s'est vécue la Semaine mondiale de prière pour l'unité des chrétiens. « C'est une belle priorité que de travailler à l'unité. On s'est dit avec la pasteur d'Angoulême que nous ne nous étions pas vus depuis un an. Nous n'avions pas la volonté de le faire, mais pris par nos activités, les uns les autres, nous n'avons pas eu le temps. C'est l'occasion de retrouver les frères protestants, orthodoxes et de se dire : travaillons ensemble à l'unité. Je crois que c'est une belle semaine et c'est important de la vivre. En Charente, il y a eu des initiatives sous la forme de rencontres, de temps de prière. Pour nous, en Charente, cette semaine est un peu particulière parce qu'elle coïncide pratiquement avec le festival de la BD. Pendant ces 4 jours où il y a là aussi une possibilité de rencontres avec les Chrétiens d'autres confessions. Nous, nous prolongeons cette semaine à Angoulême avec le festival de la BD chrétienne et, par exemple, la remise de pri, du jury de la Bd chrétienne et du jury oecuménique ».

L'évêque donne son approche de la Bande Dessinée. « Je n'en lis pas assez, je n'ai pas le temps mais j'aime beaucoup. Le festival de la BD me permet de lire notamment les albums primés et d'autres. La bande dessinée détend mais pas seulement. Il y a aussi une parole qui est donnée. Moi, je pense que je suis assez visuel. D'avoir des images, des beaux dessins peut aider à la réflexion ou simplement à se détendre. J'ai un contact facile avec la BD, mais je ne suis pas un grand spécialiste. J'apprécie simplement de pouvoir en lire et, depuis un an que je suis en Charente, je me suis quand même largement amélioré », s'amuse Mgr Gosselin.

Deux prix ont été remis par le jury de la BD chrétienne : Vincent au temps des mousquetaires chez Dargaud et Les larmes d'Esther chez Bayard. Ces deux BD sont deux livres très intéressants. Je comprends qu'il soit difficile de les départager. Vincent, un saint au temps des mousquetaires est une belle bande dessinée avec de beaux dessins, une intrigue qui donne un peu de suspens tout au long de l'album. Je trouve que les auteurs font un portrait de monsieur Vincent, un beau portrait de la miséricorde. Cet album donne à voir cet homme qui est tourné vers les plus déshérités et aussi les plus pêcheurs : comment il n'est jamais dans le jugement, mais dans l'accueil de l'autre, comment il essaie de sauver les propositions des uns et des autres et comment il ne perd jamais l'espérance même sur les plus grands malfrats et autres. J'ai beaucoup aimé cette BD. J'ai été frappé aussi par le fait que, à cette époque, au 17ème siècle, la vie n'était pas si simple à Paris avec du danger, beaucoup d'incertitude. Je me dis que ces périodes un peu troubles, un peu difficiles n'empêchent pas qu'il y ait de belles personnalités au-delà même de toutes ces difficultés, de toutes ces tensions. Des personnes qui peuvent manifester beaucoup de lumière, d'espérance, de force et d'épaisseur humaine. Je trouve que cette BD donne un beau portrait même si c'est limité. Il n'est pas possible de raconter toute la vie de Saint Vincent de Paul en 50 pages. L'ambiance est aussi historique avec cette intrigue qui met du piment ».

« On a toujours vu des peuples, quelque part, en déplacement »

Le deuxième album récompensé par le jury de la BD chrétienne est Les larmes d'Esther de Robin. « L'auteur nous avait déjà beaucoup intéressé l'an dernier avec Poverello sur Saint François d'Assise. Il disait d'ailleurs : j'ai fait un album sur Saint-François mais ce n'était pas du tout parce qu'il était catholique. Robin a fait un lien avec sa propre vie, avec des témoignages et a parlé de Saint-François, mais pas au titre du religieux qui fait partie de l'Eglise. Avec cette nouvelle BD, il est reparti sur un sujet biblique d'une certaine manière. Son histoire est greffée sur la présence de Jésus avec une prostituée qui va retrouver un peu un chemin avec une collaboration, un contact qui lui permet de relever un peu la tête. Il s'agit d'un récit fiction quand même pétri un peu d'Evangile par moments, dans une atmosphère. Dans la Bible et dans l'Evangile, il y a des prostituées, Esther existe également. Cet album n'est pas un récit historique biblique, mais l'auteur a une volonté quelque part de décrire de manière un peu périphérique la personnalité même de Jésus. Je trouve que c'est un regard intéressant. C'est la rencontre avec Jésus et ce que cette rencontre provoque dans la vie perturbée d'un homme et d'une femme », souligne l'évêque.

Dans le cadre de la BD chrétienne, deux autres prix ont été remis par le jury oecuménique pour Macaroni ! paru chez Dupuis et Manouches aux Editions Steinkis qui parlent des migrations. « Les manouches sont des peuples qui bougent et apparaît cette difficulté peut-être interne entre ceux qui deviennent sédentaires pour beaucoup de raisons, peut-être pour profiter de certains avantages ou pour faire comme tout le monde, par évolution, et ceux qui restent dans l'itinérance. Et Macaroni !, est un album sur un émigré italien, un petit-fils, et son grand-père. Ce sujet de la migrance, des déplacements est quand même d'actualité. J'ai beaucoup aimé une BD, l'an dernier, sur cette femme qui migre de l'Afrique, pour venir en Europe avec tous les périples qu'elle peut vivre. Moi, je pense que déjà mettre en lumière avec quelques images, avec quelques propos, ces difficultés de la migration tout en montrant que c'est une tradition est important. On a toujours vu des peuples, quelque part, en déplacement. La France a pu être un pays d'accueil, nous avons, tous, certainement dans nos origines des migrants et il est possible que nous le devenions nous-mêmes. Ce thème là est intéressant et le voir traité en BD a du sens », conclut Mgr Gosselin.

Erica Walter

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