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RCF Parole à notre évêque - 21 janvier 2017 à 08:40
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Parole à notre évêque - 21 janvier 2017 à 08:40

RCF Charente,  -  Modifié le 24 janvier 2017
Mgr Gosselin prend le temps de revenir sur sa lettre pastorale dévoilée récemment.
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Mgr Gosselin prend le temps de revenir sur sa lettre pastorale dévoilée récemment. Il en explique le contenu et le sens par rapport à la situation actuelle dans l’Église et en Charente.




Samedi 14 janvier, l'échange de vœux s'est déroulé au diocèse autour de l'évêque. Il a officiellement présenté, à cette occasion, sa lettre pastorale : Prophétise, fils d'homme ! Transmets la joie de croire en Dieu ! « Les diocésains ont bien travaillé sur ce qui a besoin d'être quitté, les richesses de notre vie ecclésiale et une espérance concernant l'avenir. C'est bien dans cette dynamique peut-être un peu de réforme que se place cette lettre pastorale. Il faut que la situation bouge parce que le monde change et que nous ne pouvons pas rester dans les mêmes structures qu'auparavant. Et si on le fait, nous serons infidèles à ce que Dieu attend de nous. Nous avons donc vraiment un devoir de création et un devoir de rénovation, faire du neuf, lié aux nouvelles circonstances. C'est très important de se le dire dès le départ ».

« Dans cette perspective-là, il faut prendre le temps d'élaborer les choses, mais nous ne pouvons pas seulement dire : nous avons toujours fait de cette façon ou nous n'avons jamais vu cela. Il faut qu'on puisse se dire : allons un peu de l'avant et faisons du nouveau, mais pas du nouveau pour du nouveau. La bonne nouvelle va en effet rester strictement la même : Jésus, fils de Dieu, s'est incarné parmi nous. Il est mort pour nos pêchés, il est monté au ciel et aujourd'hui il nous sauve en nous envoyant son Esprit. Il nous attend au ciel. C'est le noyau dur de la foi chrétienne. Mais comment se fait-il que nos églises soient parfois vides, qu'il y ait moins de personnes à répondre à l'appel pour servir l'Eglise ? On se dit qu'il faut aussi qu'on s'ajuste, qu'on s'adapte. Prophétise, fils d'homme ! Transmets la joie de croire en Dieu !, le titre de cette lettre, signifie : vie de ton baptême. Parce que je pense qu'il y a une richesse qui n'est pas développée qui fait qu'on aboutit à une forme d'usure ou alors de découragement. Et quand on est usé, découragé, fatigué, on ne donne envie à personne de devenir chrétien. Or, notre souci est de permettre aux gens de devenir chrétiens et de leur donner envie de le devenir », affirme Mgr Gosselin.

« Une nouvelle ardeur pour vivre son baptême et en particulier aussi pour vivre la mission »

« Nous pouvons nous demander, nous chrétiens, si nous exprimons suffisamment notre foi et si nous utilisons vraiment tous les dons que le Seigneur nous a faits, particulièrement dans notre baptême. Je dois écouter les différents conseils qui viennent d'être renouvelés et qui m'entourent. En plus, il y a eu aussi toute une réflexion récente concernant le baptême, la communauté chrétienne, il faut s'approprier cette richesse de réflexion afin que, aujourd'hui, nous puissions prévoir et rendre un avenir possible et pas seulement rester fixes à une manière de fonctionner. Je crois que, vraiment, le Seigneur nous invite à aller de l'avant, à trouver une nouvelle ardeur, de nouveaux moyens, de nouveaux langages, C'est une expression de Jean-Paul II que j'ai reprise pour ma lettre. Une nouvelle ardeur pour vivre son baptême et en particulier aussi pour vivre la mission. Ce que j'ai voulu transmettre avec cette lettre, c'est l'idée de construire les communautés chrétiennes. Une communauté chrétienne ne peut se construire que si elle est en ouverture vers le monde et si elle va à la rencontre des autre et si elle transmet la bonne nouvelle. A partir du moment où elle est suffisamment convaincue et qu'elle annonce la bonne nouvelle, alors la communauté chrétienne se forme et est joyeuse de se rencontrer ».

« Paul VI disait : l'Eglise existe pour évangéliser. C'est là où on se rend compte que les Papes se succèdent et disent exactement la même chose, parce que l'Evangile reste le même. Ceci dit, du temps de Paul VI, au moment de Vatican II, on ne vivait pas la même chose qu'aujourd'hui. Notre Pape François nous envoie en mission avec la joie de l'Evangile. Mais pour que nous vivions cette mission de transmission, il faut que nous ayons ce souci de l'unité communautaire, de l'unité de l'Eglise pour nous-mêmes. L'unité du diocèse, de la Charente passe par se rencontrer, accepter de travailler ensemble, respecter nos différences et célébrer afin que la communauté chrétienne se fortifie. Et ce n'est pas un problème d'organisation. C'est vrai que nous faisons des réformes au niveau de l'organisation pour pouvoir mieux ajuster nos structures à ce que nous voulons vivre. Mais l'important, c'est l'Esprit qui est vécu, c'est donc comme une famille », souligne l'évêque.

« Quand nous sommes en Dieu, tout est plus simple et plus claire »

« Il faut garder les charismes de chacun et les développer. Si nous ne permettons pas d'exprimer à chacun ce qu'il est, l'Eglise s'appauvrit. L'Eglise s'enrichit à partir du moment où elle reconnaît que chacun a des trésors et quand nous mettons ces trésors au service du bien commun, au service de tous. Alors, quelque chose est possible. Quand je suis jeune et en bonne santé, je peux aller loin, je peux faire des marches, des pèlerinages. Quand je suis malade, dans mon lit, à l'hôpital, en prison, quelle va être ma mission aujourd'hui ? Quel est mon charisme ? Ce don que le Seigneur te fait pour que, par ta prière et ton sacrifice, tu contribues au bien commun. Personne n'est inutile, tout le monde à sa place et c'est là où c'est important que tout le monde développe avec enthousiasme (en Dieu). Quand nous sommes en Dieu, tout est plus simple et plus claire, ce n'est pas l'organisation qui va nous sauver, qui va nous rendre riches, mais c'est l'esprit que le Seigneur veut nous donner quand on est suffisamment docile, il faut redonner à Dieu toute sa place. Dans cette lettre, je dis, c'est cet nouvel élan missionnaire qui va renouveler notre communauté ».

A travers cette lettre, la question des relations, entre prêtres, entre prêtres et évêque, entre laïcs , est aussi présente. « Et de manière un peu symbolique, le lien entre les prêtres et les laïcs mérite un soin particulier parce que nous sommes différents par la mission que le Seigneur nous confie. Je crois qu'il y a une fécondité à partir du moment où chacun reconnaît ce qu'il est, sa richesse, qu'il respecte l'autre dans ce qu'il est. Et c'est ensemble que nous pouvons donner cette fécondité de l'Eglise. C'est-à-dire, que ceux qui rentrent dans l'église pour la première fois se disent : ah, c'est beau, c'est bien entretenu, les gens ont l'air sympa et en plus ils sont accueillants en venant me voir. Il s'agit donc d'une Eglise ouverte et c'est fondamental. C'est dans une relation ouverte qu'on vit à la fois la communauté chrétienne et la mission. D'où prêtres et laïcs, parce que c'est un lien structurel à mon avis dans la vie de l'Eglise », éclaire Mgr Gosselin.

« Quand on voit Jésus dans l'Evangile, il a commencé par appeler des apôtres, il en a envoyé ensuite 72, il était entouré par un certain nombre de personnes. Moi, en tant qu'évêque, je m'entoure de prêtres afin de permettre à tout le peuple chrétien de Charente de prendre sa responsabilité dans la vie de l'Eglise : au niveau missionnaire, au niveau vitalité, au niveau catéchèse des enfants, au niveau économique dans le partage des biens. Quand on voit quand même la richesse des églises, des monastères et des abbayes en Charente, on se dit qu'il y avait une prospérité passée. Nous ne sommes pas appelés à faire la même chose qu'au 12ème ou 16ème siècle, je ne suis pas réactionnaire, mais je me dis : comment, en ce temps où les laïcs sont importants vont-ils prendre leur place pour l'évangélisation ? A ce prix là, je crois qu'il y aura un retour des jeunes pour faire vivre l'Eglise », conclut l'évêque.



Erica Walter

 

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