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Orphelin

RCF,  -  Modifié le 13 avril 2018
A l'occasion de la remise à la ministre des outre-mer Annick Girardin d'un rapport sur les "enfants de la Creuse", Jean Pruvost radiographie pour vous le mot "orphelin".
Pascal Hausherr Pascal Hausherr

Orphelin, voilà un mot qui résonne tristement. Et en fait depuis longtemps, on évoque presque toujours  « la veuve et l’orphelin », deux victimes de la vie en somme. Et nos vieux dictionnaires en témoignent.

Parmi les premiers, il y a celui de Furetière, publié en en 1690 et l’un des plus complet de son siècle, avec environ 40 000 mots. Et bien sûr le mot orphelin s’y trouve, mais… pas là où l’attend car à l’époque il s’écrit orphelin ou orfelin et c’est à cette dernière orthographe qu’on le trouve. Alors je vous lis la définition de l’orphelin par l’abbé Furetière : « Enfant mineur qui a perdu son père, ou qui n’a ni père ni mère qui puissent avoir soin de sa nourriture, de son éducation. » avec un exemple éloquent « ce pauvre garçon est orphelin de père et de mère. » Mais de fait, un orphelin peut ne l’être que de père, d’où « cette veuve, à la mort de son mari, s’est trouvée chargée de six orphelins. » Et vient alors le principe religieux : « Dieu s’est déclaré protecteur des veuves & des orphelins. ». De là vient la fameuse formule. Et comme l’être humain peut parfois ne pas être bon, deux autres exemples sont là pour nous remettre dans le droit chemin. Une incitation au don : « Il faut donner aux hospitaux où on reçoit les enfants orphelins », Et l’exemple à ne pas suivre : « C’est une chose exécrable, ajoute en effet Furetière, de s’enrichir aux dépens de la veuve et de l’orphelin, c’est-à-dire en général, du bien des pauvres, des foibles, de ceux qui n’ont point de protection. » À bon entendeur salut.

Il est entré en langue française à la fin du XIe siècle, sous la forme orfanin, avec un n donc, avant de devenir orphelin, attestée en 1135. En fait, au féminin voilà qui donnait une orphanine. Et c’était compliqué à prononcer avec ces deux n et l’orphenine est devenue l’orpheline. Alors tout naturellement, par analogie, est né l’orphelin. Au départ, il y a une racine grecque qui signifie « privé de ». Ce qui est d’une grande tristesse pour un enfant. Moins triste est la ruche dite orpheline, c’est-à-dire privée de reine. L’apiculteur saura y remédier… pour le meilleur, le miel. Qu’on va vite donner aux orphelins : avec tout notre soutien.
 
 

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