Délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt accorde dans son action une attention particulière pour les enfants et les adolescents. Le souhait est de privilégier les causes de la pauvreté sur les conséquences, "s’attaquer à un tropisme français qu’on a insuffisamment combattu, la prévenance de la pauvreté chez les plus jeunes", lutter contre "la gangrène de la reproduction des inégalités". "Nous savons que nous sommes dans un système social où le poids de la naissance pèse plus lourd qu’ailleurs, et donc toute l’ambition que nous voulons aujourd’hui c’est rompre avec cette fatalité de la pauvreté".
Olivier Noblecourt confie avoir été surpris par le mouvement des gilets jaunes par "sa forme", "pas sur son fond, cela fait malheureusement de nombreuses années que nous savons la situation de la classe moyenne fragilisée qui travaille dur avec de petites ressources", "avec le sentiment que la politique publique n’a pas de prise sur la vie des gens". "Nous sommes nombreux à pouvoir basculer du jour au lendemain dans une forme de pauvreté aigüe".
Il rappelle que "les formes de la pauvreté deviennent de plus en plus sévères pour beaucoup de familles, avec un grand état d’isolement social", et un très faible recours aux droits sociaux, "par dignité ou par méconnaissance". "Le mouvement des gilets jaunes révèlent un sentiment d’exaspération par rapport à un quotidien qui est sans cesse un peu plus dur".
Olivier Noblecourt était à la Réunion la semaine dernière et s’y rendra de nouveau cette semaine : "j’ai entendu beaucoup de colère, de cette France qui travaille qui a le sentiment d’être ignorée, et une colère démocratique". Il a été frappé par "le rejet d’un certains nombres de corps intermédiaires, avec la violence verbale parfois physique envers les élus notamment". Mais Olivier Noblecourt déclare : "je crois encore passionnément à l’action publique, je vois des actions extraordinaires", "il faut sortir d’un discours défaitiste sur le social".
Sur les manifestations des lycéens, Olivier Noblecourt exprime "la crainte pour les nouvelles générations que leur vie soit plus difficile, avec une forme d’angoisse sur l’éducation et la crainte que quelles que soient les études faites, son destin sur le marché du travail serait écrit à l’avance par le poids de la naissance". "Les lycéens expriment un droit à l’ambition et à l’avenir".
Olivier Noblecourt annonce que des mesures vont entrer rapidement en application pour lutter contre le décrochage scolaire, avec l’obligation de formation jusqu’à 18 ans, "une contrainte qui va peser sur les pouvoirs publics de maintenir en formation toute notre jeunesse jusqu’à cet âge, car nous sommes désormais dans une société de compétence".
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