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Notre-Dame de Paris: un an après l'incendie

Un article rédigé par Sophie Laurant - RCF,  - Modifié le 7 avril 2020
Dans le numéro du magazine Le Pèlerin à paraître ce jeudi 9, va être publié un reportage exclusif à Notre-Dame de Paris. Sophie Laurant y dévoile ce qui pourrait être une bonne nouvelle...
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Le 15 avril 2019, il y bientôt exactement un an, la charpente de Notre-Dame et sa flèche, disparaissaient dans un incendie spectaculaire qui a saisi d’émotion le monde entier. Depuis, pour des raisons de sécurité liées à la poussière de plomb, les médias ne peuvent accéder qu’au compte-goutte à l’intérieur de l’édifice. Or, le photographe Stéphane Compoint a obtenu pour Pèlerin, ce privilège d’y effectuer un grand reportage juste avant que le confinement ne soit décrété. Et bien je dirais qu’elles confirment ce sentiment mêlé, de désolation et d’admiration, qui nous étreint lorsqu’on pense à la cathédrale blessée. Grâce au grand angle, grâce à la perche de dix-huit mètres qui hisse l’appareil, on voit comme jamais les chicots noirs des poutres calcinées déchirer le ciel bleu, à travers le trou béant de la croisée des transepts. Mais nous sommes rassurés aussi par la beauté intacte des grandes roses qui éclairent la nef où la voûte a tenu le coup. Car la cathédrale n’a pas frémi durant les tempêtes de l’automne, c’est à souligner !

Nous avons aussi interrogé là-dessus le général Georgelin, président de l’Etablissement public en charge de la restauration… C’est lui-même qui nous a communiqué cette bonne nouvelle. Il nous a aussi expliqué que le nettoyage des déblais au-dessus des voûtes devrait être terminé avant l’été. C’est une prouesse technique, car ces ouvriers qu’on appelle cordistes sont suspendus en rappel au-dessus des voûtes, tels des alpinistes et se contorsionnent dans leurs combinaisons anti-plomb, pour pelleter les cendres, trier les lourds morceaux de bois, de métal et retirer les pierres branlantes… Mais avec le confinement, le chantier a dû cesser, car comme me l’a expliqué Didier Durand, dirigeant de l’entreprise de taille de pierre Pierrenoël, si leurs combinaisons et leurs masques protègent aussi les compagnons du coronavirus, la base de vie du chantier est actuellement trop exigüe pour permettre aux équipes de respecter les consignes de distanciation. Mais il était prévu d’élargir cette base et dès que cela sera fait, une vingtaine d’ouvriers pourraient reprendre le travail avant la fin du confinement.

Donc si le nettoyage est terminé en juin, la reconstruction va commencer aussitôt ! C’est ce que tout le monde souhaite à l’Etablissement public. Mais il faudra alors trancher deux questions épineuses, qui divisent l’opinion : premièrement dans quel matériau et avec quelles techniques la voûte sera-t-elle reconstruite ? Deuxièmement, la flèche sera-t-elle restituée à l’identique ou choisira-t-on un projet contemporain ? On reparlera de ces débats, bien sûr.

En attendant, dans la paix du temps pascal, je vous propose de feuilleter ces images en ligne dès jeudi matin, qui traduisent, je trouve, l’atmosphère spécifique de Notre-Dame. Ce que l’organiste Olivier Latry appelle sa « patine spirituelle », faite des millions de prières déposées sur ses piliers, et que la poussière de plomb n’a pas fait disparaitre.

Dossier complet, textes et images à retrouver sur www.lepelerin.com à partir de jeudi 9 avril

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