Nancy, point de convergence des sapeurs-pompiers de France
Les pompiers de France se donnent rendez-vous à Nancy pour la 128e édition du Congrès national des sapeurs-pompiers. Rendez-vous du 21 au 24 septembre au Parc des Expositions. Cet événement réunira plus 4 000 congressistes et permettra à des exposants et industriels de dévoiler leurs dernières innovations en matière de secours et d’incendie. Ce sera aussi l’occasion pour le grand public de venir à la rencontre des pompiers de France. Au programme : conférences, démonstrations techniques et animations. Le colonel Jérôme Petitpoisson est directeur départemental du SDIS de Meurthe-et-Moselle.
En quoi est-ce important pour vous de recevoir les pompiers de toute la France ?
Ce sera l’occasion d’échanger sur des sujets d’actualité, notamment les nombreux incendies de l’été. Il s’agit d’engager une réflexion sur la manière de répondre aux problématiques d’évolution du climat, ainsi que des sujets de financement. Il est aussi question d’échanger au sein de l'interprofession pour trouver comment mieux répondre aux besoins de la population. Car 80% de nos missions sont du secours à la personne. Ce sera aussi un temps de solidarité, notamment avec des thématiques comme l’accompagnement des familles qui perdent un de leur membre dans le cadre de l’exercice de ses fonctions de sapeur-pompier.
Il y a aussi un enjeu plus local, c’est de créer du lien avec le territoire.
Nous souhaitons faire de la prévention vis à vis de la population et générer des vocations. Il s’agit d’amener dans nos rangs de futures recrues en tant que sapeur-pompier volontaire ou professionnel, ou de générer de l’implication citoyenne dans d’autres associations. Nous avons la chance d’avoir une population qui aime ses sapeurs-pompiers. Le plus compliqué, c’est l’engagement. Nous avons besoin de recréer de la motivation, de réveiller des vocations. Pour cela, nous devons mieux faire connaître notre métier.
Y a-t- il une crise des vocations chez les pompiers ?
Aujourd'hui, nous avons quand même beaucoup de candidatures. Le problème, c’est surtout la disponibilité des sapeurs-pompiers. En semaine et en journée, nous avons de nombreuses sollicitations. Mais c’est là que nous avons le moins de disponibilités. En milieu urbain, ce sont des sapeurs-pompiers professionnels qui interviennent majoritairement. En milieu rural, c’est plus compliqué. Car 80% des effectifs sont des sapeurs-pompiers volontaires. C’est pourquoi nous devons travailler avec les entreprises publiques et privées sur la question de disponibilité des sapeurs-pompiers.
En Meurthe-et-Moselle, êtes-vous confrontés aux incivilités grandissantes envers les sapeurs-pompiers ?
Il y a effectivement de plus en plus d’actions de ce type à notre encontre. Mais nous ne laissons rien passer. Dans le département, il y en a cinquantaine d'incivilités par an qui font l’objet d'un dépôt de plainte. Mais c’est assez révélateur. On est souvent le service confronté en premier aux difficultés sociétales et sociales. Il y a quinze ans, nous intervenions beaucoup sur des accidents de la route. A présent, il y en a moins grâce à la prévention routière. Nos missions évoluent, et aujourd’hui nous sommes souvent, voire trop souvent, sur des missions d’assistance qui peuvent démotiver certains de nos effectifs.
Pendant le congrès, vous souhaitez réfléchir au pompier du futur. A quoi ressemble le pompier du futur ?
Le pompier du futur doit travailler sur l'innovation. Par exemple, quelques SDIS du sud de la France ont travaillé sur une application de covoiturage pour l’interprofession. Nous avons tout intérêt à partager et mutualiser nos innovations. En local, le SDIS 54 travaille avec l’Université de Lorraine et Ineris sur un projet d’exosquelette. Car nos missions sont de plus en plus physiques. Si nous voulons élargir le spectre de nos recrutements, il est intéressant de travailler sur l’idée du pompier augmenté. C’est aussi en partie une réponse au vieillissement de nos effectifs. C'est également une manière d'attirer davantage de femmes qui représentent 20 % de nos effectifs.
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