Mossoul: pour Mgr Mouche, il est trop tôt pour que les chrétiens reviennent

Une occasion de joie et d'espérance

Mgr Petros Mouche, l’archevêque syrien-catholique de Mossoul a rencontré mardi 11 juillet le Premier ministre irakien. Une rencontre qui portait notamment sur l'éventuel retour des communautés chrétiennes dans la ville de Mossoul, fraîchement libérée du joug de l'organisation Etat islamique.

Au micro de Pauline de Torsiac, Mgr Petros Mouche s'est évidemment réjoui de cette libération. Pour autant, il juge précoce un retour des chrétiens dans la ville dévastée. En effet, plusieurs poches de résistance demeurent. "C’est une occasion de joie et d’espérance. L’espérance qu’un jour nous pourrons continuer d’aller et de vivre à Mossoul. Mais à vrai dire, on ne peut pas encore traverser la ville. La bataille fait encore rage. Les maisons sont presque toutes détruites" explique-t-il notamment.
 

Une reconstruction à 100 milliards de dollars

Il ajoute que "ce matin, j’étais à Mossoul-Est pour rencontrer le Premier ministre. Il m’a appelé lui-même. Nous avons discuté de l’avenir de nos chrétiens. Pour le moment, ce serait difficile de dire que les chrétiens vont rentrer rapidement à Mossoul. Il faudra quelques mois, peut-être plus".

Il faut dire que cela fait près de 72 heures que la bataille de Mossoul a été plusieurs fois annoncée comme terminée par les autorités irakiennes. Pourtant, lundi, les combats se poursuivaient autour des derniers bastions de l'organisation Etat islamique.  On estime par ailleurs à 55 % la part d'habitations endomagées ou détruites. 32 000 maisons et immeubles ont été totalement détruits. Bagdad a estimé à 100 milliards de dollars la reconstruction de la ville, dont un milliard pour la simple remise en place des infrastructures de base.