La sécheresse frappe aux quatre coins du monde #JeudiPhoto
En partenariat avec CCFD-Terre Solidaire
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Chaque jeudi, Stéphanie Gallet décrypte une photo sélectionnée par le CCFD-Terre solidaire. Cette semaine, direction le désert mauritanien.
Notre photo, c’est un homme qui plante un arbre ou plutôt un jeune homme qui arrose ce qui n’est pas encore un arbre mais qui le deviendra, on l’espère même si toutes les conditions ne sont pas réunies. C’est vraiment une très belle photo. C’est un format paysage et au milieu, au premier plan, il y a notre jeune homme, un arrosoir bleu à la main en train de faire avec précaution ruisseler de l’eau sur un tout petit arbrisseau. Notre jeune homme a la peau noire et il porte un petit bonnet bleu sur la tête, une chemise multicolore taillée dans ce qui semble être du wax, un tissu à la mode sur les marchés africains. Il a un pantalon rouge et sa tenue très vive contraste avec le décor dans lequel il se trouve : un paysage complètement minéral à la couleur de sable. Derrière lui, il y a une piste du même beige que la terre dans laquelle est planté l’arbre et la piste est bordée par une sorte de mur de la même couleur. L’unité des tons est renforcée par la lumière très vive. Derrière le mur dépasse le dôme immaculé d’une petite église et sur la gauche de l’église, toujours derrière le mur, on remarque deux grands pylônes qui semblent surmontés d’une croix.
La photographe Roberta Valerio nous emmène dans le désert mauritanien. Avec elle, chaque photo est une rencontre et ici elle nous propose un portrait d’Emmanuel, un jeune migrant guinéen de 15 ans croisé à Nouadhibou, capitale économique mauritanienne. Située à 50 kilomètres de la frontière marocaine, cette ville côtière est devenue un des principaux points de passage pour les personnes en exil qui tentent de rejoindre l’Europe par la traversée du Sahara ou de la Méditerranée. Mais à cause du renforcement des contrôles aux frontières, ces personnes se retrouvent piégées dans cette ville et s’exposent à de plus grands dangers en repartant.
Il est arrivé il y a quelque temps à Nouadhibou. C'est là qu’il a rencontré l’association Daniel Brottier qui l'a accueilli et lui a confié un petit boulot de jardinier. C’est comme cela que la photographe l’a suivi dans sa ronde quotidienne. Emmanuel quitte son pays la Guinée pour tenter de rejoindre l’Europe. Il est seul et à part à sa mère, il ne dit rien à personne. Dans le bus pour Dakar, il est abandonné sur le bord de la route. Pour payer son passage en Mauritanie, il est contraint de vendre son téléphone se retrouvant davantage livré à lui-même. À plusieurs reprises, il tente de traverser le désert, mais à chaque fois il est rattrapé sans ménagements par les garde-frontières. Désormais à Nouadhibou, il a trouvé un peu de répit au cours de son périple migratoire. Mais du haut de ses 15 ans, Emmanuel n’a pas renoncé à son rêve d’un avenir meilleur. Il compte bien poursuivre sa route, à pied ou en bateau, il ne sait pas encore, malgré les dangers et les difficultés qui l’attendent.
C’est l’une des rares associations à Nouadhibou mobilisées pour l’assistance des personnes exilées. Depuis 2014, elle œuvre à les écouter, les accueillir et
favoriser leur intégration. Mais surtout à les sensibiliser aux dangers de la route migratoire.
Chaque jeudi dans Je pense donc j'agis avec #JeudiPhoto, Stéphanie Gallet décrypte une photo choisie par le CCFD-Terre solidaire. #JeudiPhoto, c'est un autre regard sur le monde pour saisir les défis auxquels sont confrontés les populations à travers la planète.
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