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RCF Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, s’exprime entre les deux tours de l’élection présidentielle 2017
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Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, s’exprime entre les deux tours de l’élection présidentielle 2017

Un article rédigé par RCF - RCF Hauts de France,  -  Modifié le 30 avril 2017
« En tant qu’évêque je suis interpellé entre ces deux tours de l’élection présidentielle, par l’un ou l’autre catholique ou journaliste.
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D’un côté l’on cherche à éclairer sa décision, son choix devant les urnes, de l’autre on décrypte le climat, les positions, les arguments des uns et des autres.

A la question y a-t-il un vote chrétien ? Clairement il faut répondre non à cette question si elle signifie qu'il n'y a qu'un seul vote chrétien. Il existe plusieurs façons d'envisager le progrès économique et social, l'éducation, la diplomatie et la paix dans le monde, bref les points que j'énumérerai plus loin : on peut exprimer des choix. Mais l'enseignement de l'Église demande le respect de l'adversaire, et d'une façon générale de l'autre : de même que l'étranger n'est pas un indésirable, le "tous pourris" n'est pas juste.

On sent les communautés clivées, comment garder la communion ? D'abord en rappelant qu'aucun programme politique ne couvre la totalité du champ des convictions chrétiennes ; cela ne veut pas dire que c'est indifférent de voter pour un parti ou pour un autre, mais qu'il faut savoir faire la part des choses.
Par exemple, il est constant que sur les sujets de société, les oppositions ne sont pas entre un parti et un autre, mais bien plus souvent à l'intérieur des partis, de sorte que les programmes et les prises de position reflètent rarement des convictions fortes en ces domaines. Je suis étonné que tout d'un coup on affirme pouvoir compter sur des soutiens tout neufs. Ensuite, le choix politique n'épuise pas la totalité de la vie sociale. Tout n'est pas politique ; il faut compter sur les engagements sociaux, associatifs, familiaux qui font vivre une société, et qui contrebalancent les effets d'annonce et les coups de menton ambitieux. En outre, c'est excessif de faire porter à l'élection présidentielle le poids de toute la vie politique française ; il reste à construire une majorité pour orienter l'action politique du prochain mandat, il faut y penser.

A la question l'Église doit elle appeler à voter contre le FN, je rappellerais qu’on demande d'abord à un chef d’Etat d'apporter l'apaisement des oppositions qui fragilisent la vie sociale. On demande qu'il travaille à la réduction des inégalités ; qu'il veille à la protection de la vie la plus faible – de sa conception jusqu’à sa fin naturelle, mais aussi dans les précarités économiques et sociales des personnes sans travail, des travailleurs pauvres et des migrants et réfugiés ; qu'il favorise une éducation qui donne leurs chances à tous ; qu'il soutienne la vie familiale ; qu'il ne coupe pas son pays des liens avec les autres, mais notamment en poursuivant, avec plus de subsidiarité, le projet européen (le Pape a insisté, lors du 60ème anniversaire des traités de Rome sur l'esprit de paix des fondateurs) ; qu'il soutienne les efforts pour un véritable développement de la responsabilité écologique. »

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