Mgr Jordy

Il y a quelques jours, sur un plateau de télévision, un philosophe, qui est aussi un académicien évoquait la question de la pandémie actuelle avec des journalistes. L’échange portait essentiellement sur l’avis des scientifiques à propos de la maladie, de la sortie du confinement. On se plaignait du fait que les avis ne convergent pas, que les questions n’avancent pas suffisamment vite. Ce philosophe a alors dit la chose suivante : « La science n’est pas l’omniscience ; elle ne met pas l’homme sur le trône de Dieu ». Et il a ajouté « nous restons prisonniers de notre finitude ».
 
Ces quelques mots m’ont fait penser à une formule du Cardinal Cassidy aux JMJ de Rome en l’an 2000 : « La vie est une tragédie, traversée par la lumière de la grâce ». La vie a un aspect profondément tragique, et ce que nous vivons depuis quelques semaines au plan mondial nous le rappelle chaque jour avec son comptage de malades, de personnes en réanimation, de décès. Nous sommes vraiment comme « prisonniers de notre finitude », de nos limites même si une certaine « hubris », une « ébriété collective », un divertissement continu nous le fait parfois ordinairement oublier. Mais en même temps, la lumière de la grâce traverse plus que jamais cette dimension tragique. Cette lumière a jailli au matin de Pâques. Cette lumière a rempli le Cénacle quand Jésus s’est manifesté, « toutes portes closes » après la résurrection. Les auteurs spirituels à travers les siècles nous l’assurent : quand nous entrons dans notre « Cénacle intérieur », cette lumière de la grâce nous révèle peu à peu que loin d’être « prisonniers de notre finitude », une porte, une issue s’est définitivement ouverte sur la liberté et l’éternité. On ne sort du « confinement de l’existence » que par le haut.