Nous aider à comprendre les enjeux de la liberté religieuse. Entendre les témoins. Exposer les défis auxquels ces derniers sont exposés. C’est l’objectif de la Nuit des Témoins qui effectue sa tournée dans cinq grandes villes de France, depuis jeudi et cela jusqu’à lundi. Une soirée organisée par l’Aide à l’Eglise en Détresse.
Mère Marie-Catherine Kingbo a fondé en 2006 au Niger la congrégation des servantes du Christ. La mission de cette congrégation : témoigner de l’amour du Christ auprès d’une population à 90 % musulmane. "J’ai été invité par les responsables de cette nuit de prière. Je peux dire que tout est parti d’un cours sur l’islam. J’ai compris à travers ce cours que les musulmans ne connaissaient pas le visage d’amour de Jésus Christ. Je me suis sentie interpellée. Il me fallait annoncer le Christ dans ce milieu musulman, au Niger" rappelle cette religieuse.
Elle ajoute qu’au Niger, le Christ était vu jusque là comme un simple prophète uniquement, "et surtout pas comme le fils de Dieu mort et ressuscité pour sauver l’humanité toute entière". En 2015, des tensions interreligieuses ont secoué le Niger. 80 % des églises du pays ont été brûlées en quatre heures. "Jusqu’à présent, la sécurité règne. Nous sommes gardées 24h sur 24 par des policiers armés, postés à notre porte de jour comme de nuit" précise-t-elle.
Pour autant, Mère Marie-Catherine Kingbo explique que le travail de sa congrégation est bien perçu par la population locale. "Ils voient le fruit de nos œuvres, le changement de mentalité, surtout chez les femmes et les jeunes filles. Nous mettons l’accent sur l’éducation des filles, notamment au sujet des mariages forcés, des grossesses précoces."
Sur place, les religieuses ont organisé plusieurs sessions auxquelles étaient confiés les hommes, et mêmes les imams ainsi que les chefs de village. Et selon cette religieuse, le message a été très bien reçu par ces personnes, qui les ont même encouragées à poursuivre leur travail de sensibilisation et d’éducation.
Un message qui s’oppose aux exactions de Boko Haram, présent dans le pays depuis octobre 2015. Mère Marie-Catherine Kingbo explique à ce sujet que la présence de ces terroristes n’a rien changé aux activités de la congrégation. "Nous poursuivons notre apostolat dans les villages sans aucunes inquiétudes puisque nous sommes soutenues par les autorités administratives et religieuses. Boko Haram ne nous fait pas peur".
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