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Menace terroriste: comment l'Eglise fait face

RCF,  -  Modifié le 28 juin 2021
Retour sur l'actualité brûlante de cette semaine, et de l'implication de l'Eglise, avec Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.
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De Londres à Paris en passant par Téhéran le terrorisme islamiste reste cette semaine d’une actualité brûlante. Des actions ciblées, meurtrières à quelques heures de rendez-vous politiques importants puisque des élections législatives ont eu lieu ce jeudi en Grande Bretagne et que dimanche les Français sont appelés aux urnes pour choisir leurs futurs députés.

Dans cette actualité, l'Eglise est souvent bien présente. A l'image, très symbolique, de l'attaque perpétrée mardi par un étudiant algérien de 40 ans, contre un policier, sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris. L'homme, qui avait prêté allégeance à l'Etat islamique, s'est attaqué au fonctionnaire avec un marteau, avant d'être neutralisé par balle. Il est aujourd'hui hospitalisé. Un millier de touristes qui se trouvaient là ont été confinés dans la cathédrale par les forces de l’ordre. 

"On nous a demandé d'entrer dans la cathédrale pour rejoindre les gens qui étaient confinés. Les gens se sont rués dans la cathédrale, forçant le contrôle des sacs. Nous avons trouvé 900 personnes assises au calme. Il y avait des gens de tous les pays du monde. Ils comprenaient bien ce qu’il s’était passé, mais pas de panique, pas d’angoisse, pas de haine. Nous avons répercuté les consignes de la police, c’est pour cela que les gens ont levé les mains en l’air. Tout cela s’est passé de manière assez maîtrisée" explique Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.

Il ajoute avoir imaginé ce genre de scénario pour la cathédrale. "Le personnel est habitué à ce type d'événement. De manière plus générale, dans le diocèse, nous avons mis au point un comité de sûreté qui réfléchit à la formation des gens, dans les paroisses" explique-t-il encore. 

L'actualité, terroriste, c'est également les attaques de Daech perpétrées en Grande-Bretagne, un pays touché par pas moins de trois attentats en moins de trois mois. Theresa May, la Première ministre britannique a notamment jugé que le Royaume-Uni ne devait plus tolérer l’extrémisme et que son pays s’était montré sans doute trop tolérant, notamment en acceptant le communautarisme. Pourtant, pour le père Pascal Boivin, responsable de la paroisse francophone de Londres, Notre Dame de France, il n'y a pas de tension religieuse au Royaume Uni. Le rapport au religieux semble plus paisible en Grande Bretagne qu’en France.

Pour Mgr Eric de Moulins-Beaufort, "en France, nous avons été victime d’attentats et cela n’a pas entraîné de chasse à l’homme ni de pogrom. Dans la campagne électorale anglaise, autour du Brexit, un certain nombre de gens ont eu des propos assez durs contre les musulmans. Je ne suis pas certain que la différence soit si colossale. En revanche, dans la société anglaise, on a laissé s’installer des zones qui sont toutes entières consacrées à une culture étrangère. Ce que l’on voit sans doute moins en France. Et encore une fois, tout dépend des régions, des lieux".

Evoquant la loi de 1905 sur la laïcité, l'évêque auxiliaire de Paris estime qu'il n'y a pas forcément d'efforts à attendre du côté politique, où il pense que les choses se font. "Il y a des choses à attendre en revanche du côté de la culture : des universitaires, des producteurs, des télévisions. C’est là il me semble que l’on arrive à une situation où tout ce qui est religieux est banni. Sous prétexte d’une extension de la laïcité, toute institution culturelle considère qu’il ne doit rien avoir de l’ordre du religieux, sauf si c’est de l’ordre de l’histoire des religions".

Enfin, le premier tour des élections législatives françaises aura lieu dimanche sur fond de menace terroriste. Dans ce contexte plutôt anxiogène, où la défiance à l’égard de la classe politique, Mgr de Moulins-Beaufort rappelle que "le Conseil Famille et Société suivra d’assez près les thèmes de la fin de vie, la PMA, la GPA. Il est très difficile à l’homme de résister à la tentation d’utiliser toutes les techniques dont il dispose pour s’épargner des souffrances. Tout le monde doit se poser cette question de l’utilisation de la technique".

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