A Lyon, un peu plus d'un mois avant le premier tour de la primaire de la droite et du centre, les anciens premiers ministres se suivent mais ne se ressemblent pas. Une semaine jour pour jour après le meeting d’Alain Juppé à Villeurbanne, François Fillon a réuni jeudi 6 octobre ses soutiens locaux.
Première différence entre les deux candidats à la primaire, le soutien des barons locaux. François Fillon a reçu le soutien de la plupart des parlementaires lyonnais de droite.
Quand Alain Juppé ne pouvait compter que sur Michel Havard, leader de l'opposition municipale lyonnaise, on trouvait bien assis derrière François Fillon, les députés LR Patrice Verchère, Philippe Cochet et Bernard Perrut, le sénateur LR François-Noël Buffet, sans compter Laurent Wauquiez présent en sa qualité de président par intérim du parti Les Républicains.
Selon les derniers sondages François Fillon, crédité de 12% des intentions de vote, accuse un net retard dans la course à la primaire. La faute aux médias qui d'après le député de Paris "ont déjà choisi les candidats à l'élection présidentielle". François Fillon débute d'ailleurs sa prise de parole sur les chapeaux de roues.
En 10 minutes, il arrive à faire huer les journalistes, à opposer agriculteurs et fonctionnaires, entreprise et administration et même à critiquer les actions de la ministre de l'éducation nationale. La technique est connue mais le public concquis.
Là ou Alain Juppé lisait son discours derrière un pupitre à la façon d'un professeur de fac, François Fillon fait les 100 pas sur scène micro à la main, parle sans notes et interpelle son public. Façon stand up.
François Fillon le dit haut et fort: il est le seul le candidat souverainiste et libéral de la primaire. Il a donc déroulé son programme en ce sens et sur le thème de la liberté. Il propose pèle-mèle "la suppression de la durée légale du temps de travail", "libérer l'investissement", "baisser les charges sur tous les salaires", "rétablir l'universalité des allocations familiales ou encore placer les lycées professionnels sous la houlette des régions et des organismes professionnels"...
Sur les questions de société, François Fillon s'est montré également offensif. A l’image de la prise de parole de Madeleine de Jessey en ouverture du meeting. La porte-parole de Sens Commun, émanation politique de la manif pour tous, a fortement critiqué Najat Vallaud-Belkacem pour ses positions sur l'égalité homme-femme et la "Théorie du genre". La ministre de l'éducation nationale est d'ailleurs devenu la cible privilégiée de tous les candidats à la primaire. Au moins, ils semblent tous d'accord sur ce point.
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