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L'illettrisme chez les personnes non et mal voyantes : le constat

L'illettrisme chez les personnes non et mal voyantes : le constat

Un article rédigé par Eva Sztupecki - RCF Alsace, le 31 janvier 2024  -  Modifié le 13 février 2024
Les Trois Questions · RCF Alsace L'illettrisme chez les personnes non et mal voyantes : le constat

1,7 millions de personnes sont atteintes d’un trouble de la vision en France. Une partie de la population.. Et pourtant ! La Fédération des aveugles de France dénonce un illettrisme présent pour les personnes non et malvoyantes dans une lettre adressée et envoyée au ministre de l’éducation nationale...
On en parle avec Gabriel Reeb, président C'cité, Fédération des aveugles Alsace Lorraine Grand Est

© Mikhail Nilov via Pexels © Mikhail Nilov via Pexels

L’importance de l’accès au braille pour les enfants non et malvoyants

Début janvier, la Fédération des aveugles et amblyopes de France à envoyer un lettre au ministère de l’éducation nationale. Objectif : rappeler l'importance du braille, notamment chez les enfants non et malvoyants. Le problème soulevé ? Des professeurs de braille de plus en plus difficile à trouver et par conséquent, un apprentissage ainsi qu’une inclusion sociale contrariée… Une problématique qui se retrouve également dans le Grand Est.  

Gabriel Reeb, co-signataire de la lettre et président de la Fédération des aveugles Alsace-Lorraine Grand Est “C’cite”, travaille sur l’inclusion des personnes non et malvoyantes dans notre région. Il explique ce constat… “On constate que les établissements qui scolarisent des enfants aveugles ou malvoyants n'ont pas forcément les moyens de recruter des professeurs de braille pour pouvoir enseigner justement le braille à ces jeunes.”

Les mesures attendue par la lettre

Bruno Gendron, président de la fédération des aveugles et amblyopes de France, rappelle dans cette lettre la loi du 11 février 2005 relative à l’égalité des droits et des chances. Il déplore : “ (...) ces inégalités ne sont plus acceptables au nom de l’égalité des chances et des principes républicains”

Des mesures concrètes sont donc attendu, c’est ce que souligne Gabriel Reeb : “Les mesures attendues, c'est d'avoir plus de moyens pour que le braille soit enseigné aux jeunes de façon qu'ils puissent avoir accès à l'information, à la culture, à la connaissance plus facilement.” 

Quoi qu’il en soit, le non apprentissage du braille entraîne une remise en cause de l’inclusion des non et malvoyants : “Un enfant qui est scolarisé, qui n'apprend pas le braille, n'a pas les mêmes chances pour s'approprier certaines connaissances. Avant de passer au numérique, je pense que le braille est vraiment nécessaire. C'est pour cela que l'accent a été mis justement à travers le collectif pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur cette problématique.”
 

Un problème qui se répercute sur la professionnalisation

Conséquence d’un manque de professionnelles pour l’apprentissage du braille : une inclusion professionnelle problématique. 

“L'apprentissage du braille peut être un vrai problème pour le suivi des études. On a constaté (...) un décrochagnnes qui apprennent le braille, ont une chance réelle pour la suite et pour leur entrée dans la vie professionnelle.”e de certaines populations. Par exemple, des enfants qui sont en inclusion, qui n'ont pas de suivi efficace, qui sont dans des endroits reculés. Les perso

Un manque d'accessibilité qui touche aussi les personnes perdant la vue au cours de leur existence


Il existe de multiples établissements spécialement pour enfants dans l’apprentissage du braille permettant une inclusion sociale plus facile. Cependant, Gabriel Reeb souligne le besoin de structure et d'accompagnement qui touche également les personnes qui perdent la vue au cours de leur existence. 

“Le souci, c'est pour les personnes qui perdent la vue en cours d'existence. Là, l'apprentissage du braille devient un réel problème. Dans les associations, bien sûr, nous avons quelques bénévoles mais ils se font de plus en plus rares... Trouver des personnes qui connaissent bien le braille et qui puissent l'enseigner à des personnes qui ont perdu la vue, ça devient une chose très compliquée. Dans notre association à Cécité, nous avons encore une personne qui a déjà plus de 70 ans…”


L’apprentissage du braille entre évidence et incertitude


Lorsque l’on perd la vue à un âge avancé, l'apprentissage du braille paraît impossible. Pourtant, il existe des moyens qui s’en découle comme par exemple l’apprentissage du  “le braille utile” qui peut être une solution pour faciliter le quotidien :

“Une chose toute simple, par exemple, si les personnes qui perdent la vue à 40 ou 50 ans pouvaient apprendre le braille utile. Je m'explique. C'est par exemple, sur les boîtes de médicaments : vous avez maintenant du braille, vous avez le nom du médicament et le grammage. Si une personne était capable d'étiqueter un certain nombre de choses chez elle dont elle a besoin régulièrement, ce serait évidemment plus simple pour elle. Pour ça, ça nécessite un apprentissage. Si on n'a pas de bénévoles, de professionnels pour l'enseigner, ça devient très, très compliqué.”

Si les professeurs manquant reste un mur pour permettre une accessibilité du quotidien plus étendu, Gabriel Reeb met également l’accent sur un manque de proximité entre les professionnels de la santé et les associations : 

“Pour les personnes adultes qui perdent la vue, on regrette que les ophtalmologistes par exemple, n'orientent pas ces personnes pour lesquelles elles ne peuvent plus rien faire vers des grandes associations. Celles-ci peuvent justement encore faire quelque chose de façon qu'elles puissent retrouver une vie à peu près normale au quotidien.”

Aujourd’hui, aucune réponse de la part du ministre de l’éducation nationale… 
Pour plus d’informations ou afin de donner du soutien dans la cause de l’accessibilité des non et malvoyants rdv sur le site de c’cité ou sur le site de La Fédération des aveugles et amblyopes de France


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© 3QA Alsace
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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