"L'Espérance ne déçoit pas" : analyse du texte des évêques par le Père Gagey
Le 20 janvier, la conférence des évêques de France publiait ce texte en marge de l'élection présidentielle. Le but ? Ouvrir le débat sur des thèmes parfois oubliés, et ouvrir la discussion sur des sujets parfois complexes. Pour mieux comprendre cette adresse, le Père Henri-Jérôme Gagey répond à nos questions. Il est directeur de l'institut théologique d'Auvergne.

D'emblée, le Père Gagey, parle d'un texte simple, pas forcément polémique. Au contraire : " Il est fait pour que les catholiques, mais pas que... se posent et prennent le temps de réfléchir à la problématique des élections qui approchent, en respectant sa complexité." Le décor est planté, ce livre d'une soixantaine de pages est donc propice à la réflexion, dans un temps d'urgence politique.
"L'Espérance, c'est forcément naïf!"
Mais le titre du livre interpelle, ce titre issu de Romain 5.5 peut paraitre illusoire face à ce qui peut s'apparenter à un tournant dans notre société. Sur ce point le père Henri-Jérôme Gagey, pointe, peut-être le problème de notre vie en politique : "L'Espérance c'est forcément naïf... S'il faut espérer, c'est que les choses ne sont pas dans le sens que l'on souhaite."
Un livre pour faire face à la crise de la nuance
Ce pas de côté, face à une campagne où les informations vont bon train, où les polémiques se succèdent, fait aussi écrire aux évêques qu'il faut davantage de nuance dans notre approche. Le père Gagey ne s'en cache pas, nous sommes dans une crise de la nuance, du refus de complexité : "Nous avons été habitués à élire un nouveau Messie à chaque élection [...] Evidemment, c'est une déception, car aucun politique n'est un nouveau Messie."
Ce qui est certain aussi concernant ce texte, c'est qu'il n'est pas politique, bien que l'intérêt de la chose publique préoccupe les évêques. Il faut dire qu'aujourd'hui, il est dur d'établir, un seul et unique vote catholique. D'ailleurs, Henri-Jérome Gagey, réfute cette idée. Par contre, il le confie, "j'ai toujours été frappé de voir que les catholiques sont assez forts pour organiser des débats en période électorale. C'est-à-dire, pour inviter les gens à se rencontrer, à partager les raisons de leurs choix les plus fondamentaux."
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