Pourquoi ce grand évêque de Genève (né en 1567 et mort en 1622), à qui Patrick de Gmeline vient de consacrer une importante biographie (aux éditions Omnibus), est-il un modèle et un intercesseur pour le monde des médias ? Parce que, durant ses tournées missionnaires, il avait l’habitude d’afficher, à l’extérieur des petites églises des villages qu’il traversait, l’essentiel de son message, formulé de façon simple et percutante.
Les journalistes feraient bien de s’inspirer de ses vertus. C’était un homme profondément bienveillant, rempli d’amour pour Dieu et son prochain : il est difficile de s’ouvrir vraiment au réel sans une telle attitude de disponibilité intérieure. C’était un homme de terrain : évêque d’un diocèse de montagne, qu’il parcourait souvent à dos de mulet, il n’hésitait pas à se rendre dans les villages et les vallées les plus reculés, comme les vrais journalistes qui ne distillent pas des slogans mais s’astreignent à mener sur le terrain des enquêtes rigoureuses. C’était un homme de réflexion : malgré le poids de sa charge pastorale et l’intensité de son engagement apostolique, il a trouvé le temps d’écrire des livres importants, en particulier son grand Traité de l’amour de Dieu. Il n’y a pas, de même, de bon journalisme sans temps donné à la réflexion de fond.
Bienveillance, exigence, profondeur, voilà la devise des journalistes selon saint François de Sales. N’allez pas imaginer que c’est une espèce introuvable ! Si l’Eglise a donné un saint patron aux journalistes, c’est parce qu’elle croit qu’ils peuvent marcher sur le chemin de la sainteté. Encore faut-il que ceux qu’ils cherchent à informer fassent preuve eux aussi de bienveillance, d’exigence et de profondeur, pour les tirer vers le haut, dans une inlassable recherche de vérité.
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