Si la mobilisation de 1968 démarre au mois de mars à Paris, le mouvement n’arrive réellement en Anjou qu’en mai. Le 8 mai, une première grande mobilisation est organisée, autour de revendications économiques et sociales. Jean-Luc Marais, historien se remémore les slogans de l’époque : « L’Ouest doit vivre ! », « L’Ouest vivra ! ». « Les manifestants demandaient des créations d’emplois et une augmentation des salaires, qui étaient très bas dans l’Ouest», relate l’historien.
Suivront d’autres manifestations, les 13, 24 et 27 mai. Jusqu’à 18 000 personnes descendent dans les rues. A la tête des cortèges, on retrouve toujours le même homme : un certain Jean Monnier, leader de la CFDT, qui deviendra plus tard maire d’Angers. « C’était l’âme du mouvement, le grand organisateur et celui qui parlait le dernier dans les manifestations », se souvient Jean-Claude Denis, professeur à l’Université Catholique d’Angers en 1968.
En 1968, l’Université Catholique de l’Ouest est occupée par les étudiants, tout comme le grand théâtre d’Angers. « Ce qui m’a frappé, c’est qu’il y avait une mythologie ouvrière. Régulièrement, un intervenant demandait si un ouvrier dans la salle pouvait apporter son témoignage. Il y avait alors un ouvrier sympa, qui allait raconter sa vie au micro et la difficulté du travail à la chaîne…Quoi qu’il dise, il était ovationné », raconte Jean-Claude Denis.
Selon l’historien Jean-Luc Marais, le mouvement de mai 68 en Anjou a permis de poser les bases de la création d’une université généraliste d’Etat à Angers. « On me démentira peut-être mais je crois que mai 68 a été indirectement à l’origine de la création de l’université d’Angers. Un collège juridique a été créé en 1968, puis un collège littéraire en 1969. Ils ont été les points d’appui de la création de l’université en 1971 », soutient l’historien. Il faut savoir qu’en 1968, l’université catholique d’Angers était la principale de la ville et accueillait une grande partie des 4 500 étudiants. Les autres étaient principalement répartis entre la faculté de médecine et celle des Arts et Métiers. Dès 1968, des étudiants en droit à Angers réclament, via la presse, la création d’une université autonome.
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