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Les gilets jaunes du rond-point des Chantiers

Un article rédigé par Alice Forges - RCF Lyon,  - Modifié le 3 décembre 2018
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, ils campent sur le rond-point, au milieu de la circulation. Rencontre avec les gilets caladois.
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C’est un îlot qui émerge d’un carrefour à l’entrée de Villefranche-sur-Saône. Sur le rond-point des Chantiers, en cette après-midi de décembre, une vingtaine de personnes discute, échange, autour du feu qui réchauffe.

Un véritable campement s’est érigé là au fil des jours, depuis le 17 novembre, date de début du mouvement.

Palettes, tente, et même un sapin de Noël, décoré, trône au milieu du rond-point…

La solidarité comme point fort
Les klaxons ne faiblissent pas : régulièrement, les véhicules qui contournent le rond-point font signe de leur soutien. Les gilets répondent par des cris et des applaudissements. Eve essaie d’être là au maximum, même si elle ne reste pas longtemps. « Certains rangent, d’autres nettoient, on s’organise. Beaucoup de gens nous amènent de la nourriture, du café. Il y a énormément de solidarité. Les gilets jaunes ne fichent pas le bazar. Ici, il n’y a jamais eu de souci, ni avec la police, ni les CRS ».

Les commerçants proposent de l’aide, les voisins rapportent du café, on mange et dort sur place. Les gilets jaunes se relaient. Ici, règne la bonne entente, et les règles sont affichées : « pas d’alcool, zéro racisme »… Ces gilets jaunes insistent sur le caractère pacifique de leur action. Ils se désolidarisent des actions violentes perpétrées en d’autres lieux.

Un ras-le-bol généralisé

Bernard a 59 ans. Ancien peintre en bâtiment, il a perdu son emploi à la suite d’un accident du travail. « Depuis, je vis avec 900 euros par mois. Je déprime, c’est très dur.  J’ai failli me supprimer, on m’a retenu à temps. Ici, je trouve du soutien, quand j’étais tout seul chez moi personne ne m’aidait. »

Sylvie renchérit : « Je suis à la recherche d’un emploi, je suis secrétaire. J’ai travaillé pendant trente ans, on m’a proposé un poste et je redémarre au SMIC. Est-ce normal ? Ne peut-on pas avoir au moins un plafond ? »

De tous âges, toutes mouvances, toutes classes, les gilets jaunes se regroupent autour d’une colère froide. Taxes, salaires trop bas, fatigue de la non-reconnaissance du travail, sentiment de mépris de la part du gouvernement, « trop, c’est trop », disent-ils.

Dominique vient d’arriver. Le gilet jaune a encore des plis ! « Je viens par solidarité, on est tous touchés par les inégalités, la pression fiscale. On pense à tous ceux qui travaillent et ne peuvent pas vivre du fruit de leur travail ».

Le soir tombe, le rond-point se remplit : les salariés ayant terminé la journée rejoignent les troupes. Une nuit de plus, sur le rond-point des Chantiers.

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