Les sept religieux catholiques enlevés par un gang le 11 avril dernier en Haïti, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu'ils se rendaient à l'installation d'un nouveau curé, ont été relachés dans la nuit de jeudi à vendredi.
Parmi eux, deux Français : le père Michel Briand et la soeur Agnès Bordeau. Elle fait partie de la Congrégation des soeurs de la Providence de la Pommeraye, basée dans le Maine-et-Loire, près d'Angers, mais cette soeur n'est pas inconnue dans le Berry.
A 80 ans, soeur Agnès Bordeau travaillait depuis deux en Haïti mais elle a vécu quelques années dans le sud du département du Cher, notamment à Saint-Amand-Montrond où elle semble avoir laissé que de bons souvenirs derrière elle.
"Le sens de l’humour d’Agnès, son enthousiasme et sa foi très communicative, l’ont fait apprécier de toutes les personnes auxquelles elle apportait son aide toujours souriante et efficace", affirme des paroissiennes. Certaines sont même encore en contact avec elle et attendent avec impatience de ses nouvelles comme en atteste les témoignages recueillis par Guillaume Martin-Deguéret.
C’est en 1974 que soeur Agnès est venue s’installer à Saint-Amand Montrond, dans un HLM du quartier du Vernet. Grâce à elle l’association laïque AFADO, soutenue par des organismes sociaux, voit le jour pour aider les plus démunis.
"Missionnaire dans l’âme, nous savions son désir de partir loin, auprès des plus pauvres, ce qui se produisit après une quinzaine d’années passées à St Amand. Fidèle en amitié, elle nous manifeste régulièrement son souvenir par un mail dans lequel elle ne manque jamais de nous dire la pauvreté et la violence du monde dans lequel elle vit", témoignent les paroissiennes.
Son message de fin d’année disait : « Bon Noël ! Que cette fête soit l’occasion de rejoindre tous ceux qui nous sont chers ainsi que tous ceux qui se sentent abandonnés et mal aimés », peut-on lire sur le site du diocèse de Bourges.
La Société des prêtres de Saint-Jacques, à laquelle sont liés les hommes d'église est soulagée : « Nous avons retrouvé nos confrères, les religieuses et les membres de la famille du père Jean Anel Joseph en bonne santé », a affirmé l’institut missionnaire dans un communiqué, sans préciser si une rançon a été versée. Les ravisseurs réclamaient à l'origine un million de dollars (environ 841 000 euros) de rançon.
Deux jours après les enlèvements, qui ont provoqué une grande émotion dans le pays et une crise gouvernementale, les évêques haïtiens avaient publié un message dans lequel ils dénonçaient la « dictature du kidnapping » qui gangrène la société haïtienne. Ils avaient appelé aussi à la responsabilité de la classe politique face aux problèmes sécuritaires.
Il y a une semaine, trois religieux avaient déjà été libérés dans ce pays qui souffre des enlèvements criminels à répétiton. La police soupçonnerait un gang armé actif dans le secteur, baptisé « 400 Mawozo », d’avoir été à l’origine de ces prises d'otage.
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