Les Andes célestes au musée de Fourvière
Dans l'angle du tableau, tout en haut un indien Aymara qui joue de la flûte. Au milieu des anges aux boucles blondes, l'homme de couleur a toute sa place dans cette oeuvre "Annonciation" ( v. 1640 - Atelier de Gregorio Gamara). Ce petit tableau très coloré, c'est celui que préfère Gérard Griet.
Ce tableau montre deux choses explique le collectionneur. "Premièrement, si l'indien devient chrétien... il peut aller au Paradis. Et deuxièment l'indien est considéré comme un homme dès le début de la conquête de l'Amérique latine!"
Gérard Griet a séjourné longuement en Amérique du Sud, et avec son épouse Catherine, il est tombé sous le charme de cette école de peinture, exposée depuis quelques jours au musée d'art religieux de Fourvière.
Le reportage de Valérie-Anne Maitre
Fleurs et animaux exotiques
En Amérique du Sud, en particulier au Pérou, du 16e au 18e siècle, l'art religieux s'est adapté aux populations locales. Et les Annonciation, Présentation au temple ou autre Crucifixion inspirées des chefs d'oeuvre européens ont pris des teintes du sud. Et de l'or, grâce à la technique du "brocateado" qui consiste à passer sur une couche de peinture une couche de peinture ensuite retirée partiellement. Brillants, colorés, exposant fruits, fleurs et animaux exotiques, les tableaux religieux racontent une époque florissante de l'art colonial espagnol. "C'est une forme d'évangélisation par la séduction, cela doit donc séduire!" explique Gérard Griet.
"garder les belles choses pour soi, c'est égoïste!"
Parce qu'aujourd'hui il est interdit d'exporter de telles oeuvres des pays où elles ont été concues, Catherine et Gérard Griet ont acquis une grande partie de leur collection auprès de la veuve d'un collectionneur américain. Le couple s'est engagé à ne pas la diviser. Et prête volontiers - gratuitement- les oeuvres pour les exposer.
Elles sont à voir jusqu'au 30 juin 2017 au musée de Fourvière. "Garder les belles choses pour soi, c'est égoïste!" explique Gérard Griet, ravi de voir sa collection montrée aux Lyonnais. Pour Bernard Berthod le conservateur du musée: "C'est un plus pour le visiteur de présenter une collection qui n'est pas publique, elle est beaucoup moins vue. Et cela montre que des personnes privées constituent une collection pour la partager."
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