Les 50 ans d'Apollo 11, une aventure humaine et géopolitique
Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong posait le pied sur la Lune, suivi de son coéquipier, Buzz Aldrin. Le troisième astronaute était alors resté en orbite. Avec les technologies de l’époque, cet exploit était tout sauf une promenade de santé. Et pourtant tout s’est déroulé presque sans accroc. "C’était un exploit parce que tout cela s’est fait extrêmement rapidement. Dix ans auparavant, les Américains ne savaient pas faire voler une fusée, quasiment. Le premier vol d’un satellite en orbite autour de la Terre remonte à 1957. En 1961 et en 1962, quand Kennedy a dit vouloir aller sur la Lune d’ici la fin de la décennie, c’était quelque chose de totalement inimaginable. On avait juste les moteurs qui permettaient de le faire" explique Jean-Baptiste Desbois, directeur de la Cité de l’espace à Toulouse.
L'espace, un univers hostile
Une mission historique, un exploit technologique pour l’époque, mais aussi le système D. Lorsqu’il a fallu repartir, c’est un stylo qui a permis de faire redémarrer le module lunaire de Buzz Aldrin et Neil Armstrong. "Il faut imaginer que dans le module lunaire, ils rentrent par une trappe. L’un des deux heurte un bouton, et ils se rendent compte que le bouton a été arraché par la combinaison. Ils interrogent Houston pour savoir si le bouton est identifié comme étant en position ON ou OFF. Houston répond que le bouton était en OFF, ils prennent un stylo et l’enfichent dans le bouton pour l’actionner" ajoute-t-il.
De quoi pousser Jean-Baptiste Desbois à rappeler, si l’on en doutait encore, que l’espace est un univers réellement hostile pour l’homme, qui tente depuis plusieurs années de le maîtriser. "Il y a trois ans, un astronaute a failli se noyer dans sa combinaison. Leonoff qui a fait la première sortie en-dehors de la station, s’est aussi rendu compte que son scaphandre gonflait, il n’arrivait plus à rentrer à l’intérieur. Il dégonfle alors son scaphandre dans le vide spatial, en prenant des risques énormes. C’est aussi ça l’histoire du spatial" lance le directeur de la Cité de l'espace à Toulouse.
Un appétit scientifique et géopolitique
Derrière les anecdotes et les exploits humains, la conquête spatiale s’inscrit en pleine géopolitique. La course vers la Lune occupait une place importante dans la guerre froide. "Il y a deux dimensions dans tout ça : l’aventure humaine et la dimension de géopolitique. Les premiers exploits spatiaux étaient soviétiques, d’où ces efforts énormes menés par les États-Unis" explique Jean-Baptiste Desbois. Ces missions ont apporté énormément en matière de connaissances scientifiques, et pour la vie du quotidien. "Tous les jours, nous utilisons énormément de satellites quand nous utilisons un GPS, quand nous écoutons la météo, quand on fait de la télémédecine etc." lance-t-il.
Un retour sur la Lune fait progressivement son chemin. "On retrouve un appétit scientifique et géopolitique. On voit bien la nouvelle compétition qui se dessine entre les Etats-Unis et la Chine. Les Chinois accélèrent, d’où la volonté de poser une femme américaine sur la Lune d’ici 2024" conclut le directeur de la Cité de l'espace.
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