Cela devient dur de continuer à espérer. L’Australie s’apprête à battre ses records de chaleur, de l’ordre de 50°C, les incendies ont dévasté la Californie comme jamais, la France compte ses morts après les inondations de l’automne et malgré tous ces avertissements, il ne s’est rien passé. Tout était réuni, les données scientifiques, la pression citoyenne, les messages de la planète elle-même.
Et une fois de plus les mêmes logiques ont prévalu, puissance, croissance assise sur le carbone, report de l’urgence à plus tard. C’est d’autant plus incompréhensible en France avec un président et des ministres qui pour beaucoup sont jeunes et qui vont devoir vivre dans ce monde à +3°C. Le paradigme de compétition est tel que personne ne se risque à faire le premier pas.
Il y a tout de même une bonne nouvelle, c’est la décision de sortir du plastique à usage unique.
Une sortie d’ici 2040. D’ici 2021, on va se contenter d’éliminer les objets comme les gobelets à usage unique, les touillettes, ce genre d’objet qui représente un gaspillage hallucinant, un tonnage de plastique démentiel qui finit déversé dans la nature ou brûlé pour un gain de confort dérisoire. On va se débarrasser aussi des produits dits oxo-dégradables qui se font passer pour biodégradables mais en réalité se décomposent simplement en minuscules éclats de plastique, qui ensuite infestent les chaînes alimentaires.
Si on réfléchit un peu, tout ça devrait être fait depuis longtemps. Rien ne justifie d’avoir perpétué pendant toutes ces années de « prise de conscience » un tel gaspillage avec de telles pollutions. Nous n’avons pas bougé et voilà pourquoi aujourd’hui on nous dit que ça prendra jusqu’en 2040.
Il y a tellement de plastique dans nos vies qu’on ne peut pas en sortir en deux ans tout de même.
Oui, il est omniprésent parce que nous avons laissé pourrir le dossier, comme on est en train de le faire pour le climat. Plus on attend, plus le chantier est immense, décourageant, et on le remet au lendemain. L’océan reçoit des centaines de kilos de plastique chaque seconde. Donc oui les solutions techniques sont difficiles à trouver, mais c’est la planète qui nous impose ses échéances, pas le calendrier électoral.
Il va falloir un contrôle citoyen permanent, via nos choix de consommation, via les ONG pour avancer le plus vite possible sur ce sujet comme sur les autres. On trouve facilement des conseils pour passer sinon au zéro déchet, du moins à la forte réduction, puisque nos élus traînent les pieds, au moins, avançons.
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