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Le renouveau de l'industrie textile dans le Grand Est : La bonneterie

Le renouveau de l'industrie textile dans le Grand Est : La bonneterie

Un article rédigé par Eva Sztupecki - RCF Alsace, le 24 janvier 2024  -  Modifié le 9 avril 2024
Les Trois Questions · RCF Alsace Le renouveau de l'industrie textile dans le Grand Est : La bonneterie

95,7 % des 8 kg de textile consommés chaque année par les Français sont confectionnés hors-France selon l'Union des industries textiles. Dans les années 50, des grands noms de l’industrie textile en Alsace comme Bourcott ou Grossmann ont dû recouvrir d’autres productions pour survivre aux délocalisations. Aujourd’hui, de nouvelles investigations s’opèrent dans notre région avec l’ouverture d’une bonneterie, lieu de confection de tissu, une manière de relocaliser l'artisanat alsacien ! Nous sommes partie à leur rencontre. On en parle avec Géraldine Hubert, responsable textile à l’atelier Au Fil d'Altaïr.

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Bonjour Géraldine Hubert ! Pouvez-vous nous présenter la bonneterie?

Géraldine Hubert : L'atelier tricotage s'est monté dans le cadre et dans la continuité du projet de l'atelier textile de confection. On a investi il y a peu et on a mis en route quatre métiers à tricoter qui vont permettre de répondre à nos créateurs et d'être un petit peu plus en amont de la filière. 

 

C'est quoi le rôle d'une bonneterie dans l'industrie du textile ? 

Géraldine Hubert : Le rôle d'une bonneterie, c'est d'ouvragés la matière première à base de fil. On va venir faire du tricot qui est du molleton et du jersey et qui va permettre d'approvisionner et de créer des modèles avec ces matières premières. 

 

C'est quoi l'histoire de cette bonneterie? 

Géraldine Hubert : L'atelier confection est né pendant le Covid. L'atelier tricotage vient donc en complément de cette naissance, pendant la période du Covid. On a à peu près embauché une centaine de personnes qu'on a remis au travail, en activité, pour pallier au manque de masques sur le territoire. Par la suite, on a décidé de continuer l'aventure de l'atelier pour pouvoir proposer dans le circuit court un circuit complet d'offre textile. 

 

Pourquoi Strasbourg pour relancer le textile en Alsace ?

Géraldine Hubert : Effectivement, Mulhouse est un gros centre textile où il y a beaucoup d'entreprises. Néanmoins, on a aussi des entreprises textiles. On a par exemple Labonal qui fait du chausson, qui fait aussi des métiers à tricoter mais qui est spécialisé pour le chausson. Il y avait, il y a quelques années, du côté de Marmoutier, une autre entreprise de bonneterie qui s'appelait Cntm, qui a fermé ses portes. Donc c'est aussi un peu le pendant de se dire qu'on va réouvrir un savoir-faire qui existait déjà sur le territoire et qui a disparu, en tout cas en grande jauge, en circulaire sur le territoire. 

 

Ça représente quoi le local aujourd'hui? 

Géraldine Hubert : Justement, ça représente que, dans nos valeurs, on prône le circuit court, des valeurs de consommation raisonnée, Donc, de monter un atelier tricotage au niveau de l'Alsace, ça rentrait dans cette lignée, dans cette direction, dans ce fil rouge si je puis dire, de proposer un circuit vraiment au plus court et au plus proche du client.

 

Quelles sont les difficultés pour s'insérer dans l'industrie textile locale aujourd'hui? 

Géraldine Hubert : La difficulté, c'est particulièrement l'échelle de valeur qu'on peut avoir. C'est-à-dire qu'on a une échelle de valeur qui est complètement faussée. On a une industrie textile qui s'est développée en grand import, avec des tarifs, des tarifs qu'on ne peut pas pratiquer en France... Parce qu'en France on a un système social qui permet de préserver les salariés, qui nous offre une couverture sociale, une prestation maladie, chose qu'il n'y a pas sur les autres territoires. Le tarif s'en trouve forcément impacté. C'est vrai que, l'échelle des valeurs de la part des acheteurs est très faussée. Donc réussir à faire comprendre que derrière le prix, il y a aussi un savoir faire qui est à préserver, il y a des gens que l'on emploie...etc. C'est vraiment là, la plus grande difficulté qu'on peut rencontrer. Une autre difficulté, c'est qu'on ne retrouve pas tout quand même encore sur le territoire, il y a encore des industries, il y a encore beaucoup de choses à faire sur la relocalisation textile en France. 

La première bonneterie dans le Grand Est. Pour plus d'informations, rendez vous sur le site Aufildaltaïr.fr.
 


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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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