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Le musée de la Poste

Un article rédigé par Philippe Royer-Gaspard - RCF,  - Modifié le 13 novembre 2019
A la fin de la semaine prochaine, samedi 23 novembre, le Musée de la Poste, à Paris, réouvre après plusieurs années de travaux de réaménagement

Ce musée, hélas trop peu connu, est situé boulevard de Vaugirard, à deux pas de la Gare Montparnasse. Il a été inauguré en 1973, la même année que la Tour Montparnasse, et avait vieilli comme notre gratte-ciel parisien : c'est-à-dire mal ! Le parcours de visite, sur plusieurs niveaux, était tout biscornu, et les salles ne disposaient d’aucune ouverture sur l’extérieur. Il fallait vraiment aimer la Poste pour s’y rendre.

Le musée que le public va découvrir n’a plus rien à voir avec l’ancien. L’espace intérieur est maintenant composé de plateaux lumineux, disposés autour d’un puits de lumière central. Ces nouveaux espaces mettent magnifiquement en valeur l’extraordinaire collection du musée de la Poste. Une collection de 800 000 pièces, appartenant à l’Etat, dont une partie seulement est exposée, et qui raconte plus de cinq siècles d’histoire de cette institution née vers 1476, sous Louis XI, avec la création de la poste à cheval, pour acheminer le courrier royal, avant celle des relais postaux tous les vingt kilomètres en moyenne.

Des relais qui vont disparaître avec le chemin de fer. Tout cela illustré par quantité d’objets au fil des salles. Sans oublier la formidable aventure de l’aéropostale, où se sont illustrés des Mermoz, Saint-Exupéry ou Guillaumet. On trouve même dans ce musée de vieilles cabines téléphoniques des PTT. Il fallait attendre qu’on vous appelle : la 6 pour Angoulême ! Epinal, la 10 ! Bref, c’est beau comme un vieux film de Duvivier, ou un vieux Tati ! Mais c’est du passé. Du patrimoine, à l’heure de la numérisation.

Et les timbres dans tout ça ?

Eh bien le célèbre mur vitré, qui expose la collection complète de tous les timbres émis depuis janvier 1849 est à nouveau visible. C’est le Graal des philatélistes ! Figurez vous que la création du timbre, que les Anglais avaient adopté dès 1840, fit l’objet de longues discussions au Parlement. Car jusqu’alors, le coût d’une lettre dépendait de la distance.

Un Paris Marseille équivalait à une journée de travail d’un ouvrier. Je ne résiste pas au plaisir de vous lire l’argumentaire enflammé d’un député des Côtes-du-Nord, les actuelles Côtes d’Armor, à l’adresse du directeur général des Postes : « Une large réduction de la taxe des lettres serait, pour la Nation, et en particulier pour les classes laborieuses et pauvres des villes et des campagnes, un aussi grand bienfait que l’abaissement de la taxe sur le sel. Car l’homme ne vit pas seulement de pain. Les intérêts écrivent, les sentiments non. Ils restent au fond du cœur. Abaissez, abaissez hardiment, largement votre tarif, et ils sortiront en foule ». Ce député ne s’est pas trompé.  

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