Le loto du patrimoine fait des merveilles : abbaye de Sénanque
Sénanque est cette merveilleuse abbaye cistercienne nichée dans un vallon du Lubéron, sur la commune de Gordes, dans le Vaucluse. Nous avons tous en tête l’image de ses murs romans en pierre, datant du XIIe siècle, au milieu de champs de lavandin, le lavandin étant l’une des modestes ressources de la petite communauté de frères qui fait vivre Sénanque, avec la vente de miel et d’huile d’olive.
En tout cas pas de quoi faire face aux très lourds travaux de consolidation – 2 millions d’euros - de l’un des murs de l’église abbatiale qui menace de s’écrouler, entraînant dans sa chute le bâtiment millénaire. Ce serait, vous l’imaginez, un véritable drame !
Heureusement, le loto du patrimoine a volé au secours des murs de l’abbaye … Le 21 septembre, la communauté monastique s’est vu remettre un chèque de 300 000 €, provenant de la manne récoltée par le loto du patrimoine. Car Sénanque faisait partie des 13 sites patrimoniaux choisis par Stéphane Bern pour incarner ces chef d’œuvres en péril dont la France est encore trop parsemée. Mais pas que. Car depuis que les frères cisterciens ont sonné le tocsin, les dons ont afflué. 800 000 euros ont été récoltés auprès de 4400 personnes, des particuliers attachés à Sénanque. Des entreprises ont apporté leur écot. Sans oublier les collectivités territoriales et l’Etat, puisque l’abbaye est évidemment classée monument historique. Bref, ce qui semblait absolument insoluble voici un an, a trouvé une magnifique issue. Les travaux de consolidation de l’église abbatiale vont enfin pouvoir commencer.
Figurez vous qu’en 1974, un architecte des bâtiments de France a très officiellement préconisé la suppression d’une chapelle du XIXe siècle, certes pas très élégante, mais qui servait d’appui au bas-côté Est de l’église abbatiale, le bas-côté Ouest étant maintenu par le cloître. Comme deux serre-livres en quelque sorte.4
Résultat, le mur accuse aujourd’hui un dangereux dévers dû au poids de la voûte. Autrement dit il penche vers l’extérieur, mettant en péril la stabilité de tout l’édifice. Un solide échafaudage prenant appui sur une butte a pris la place de la chapelle disparue, en attendant une consolidation grâce à des micro pieux descendant jusqu’à la roche-mère. Quand ce sera fait, les 400 000 visiteurs qui franchissent chaque année les portes de l’abbaye pourront accéder à nouveau à l’église, interdite pour l’instant de visite. Mais pas le reste de l’abbaye, les frères tiennent à ce qu’on le précise.
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