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RCF "​Le Grand Bain" de Gilles Lellouche
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"​Le Grand Bain" de Gilles Lellouche

RCF,  -  Modifié le 24 octobre 2018
Chaque mercredi Valérie de Marnhac vous présente un film qui sort en salles.

Stéphanie, vous et nos auditeurs n’avez surement pas raté la promotion du film ces derniers jours. De mon côté, je l’ai découvert en mai dernier au Festival de Cannes où il était projeté « hors-compétition » et où on a vu surgir sur le tapis rouge une brochette impressionnante d’acteurs : Guillaume Canet, Benoit Poelvoorde, Mathieu Amalric, Virginie Effira, Leila Bekhti, Jean Hugues Anglade… Il y avait ce soir-là sur la Croisette une ambiance à la fois électrique, chaleureuse et amicale qu’on retrouve dans le film.

L’histoire c’est celle de Bertrand, joué par Mathieu Amalric, un père de famille au chômage et dépressif, qui découvre par hasard à la piscine, un club de natation synchronisée masculine, auquel il va s’inscrire et qui va lui redonner goût à la vie. Il y a déjà un petit côté Full Monty dans Le Grand Bain, cette comédie anglaise sur fond de crise sociale, où un groupe de chômeurs décidaient de lancer un numéro de striptease. Sauf qu’ici, ils gardent leur slip de bain !

Bertrand va faire la rencontre d’autres hommes aussi bancals et inadaptés que lui, et on rit de leur maladresse, de leurs kilos en trop et de leurs jambes trop poilues pour cette discipline. Et ce décalage est le même dans leur vie : ils sont en marge de la société de consommation, de la compétition économique, de la réussite, de la jeunesse. Ils ont tous une faille ou une fragilité, mais ils nous touchent et nous font rire.

Car Gilles Lellouche aime ses personnages et il prend plaisir, au fur et à mesure du film, à leur donner une consistance, une histoire, une famille, en gros à leur redonner une dignité. Ce n’est pas un film sur l’amitié entre hommes. On est loin des confidences de Vincent, François, Paul et les autres ou des situations comiques d’Un Eléphant ça trompe énormément, deux films qui ont marqué ce genre cinématographique.

La société a changé, est devenue plus individualiste, plus déprimée aussi. C’est plutôt un film sur la force du groupe. Et le choix de la natation synchronisée va dans ce sens : elle permet à la fois de parler de sport, d’entrainement, du collectif, un vocabulaire essentiellement masculin. Et en même temps de solidarité, de grâce, d’attention à l’autre, un registre, vous me l’accorderez Stéphanie, plutôt féminin.

Les femmes ne sont pas sur la photo de l’affiche mais elles sont pourtant omniprésentes ! Le réalisateur dévoile avec beaucoup de drôlerie et de tendresse, leur rapport aux femmes : celles qui les entrainent, celles qui les encouragent, celles qui partent aussi, et celles qu’ils aiment bien sûr. Il pointe aussi la naïveté des hommes, leur immaturité parfois (Philippe Katerine est absolument irrésistible en grand enfant lunaire). Mais le grand bain, c’est surtout celui dans lequel on plonge quand on grandit. Alors, allez-y, sautez à pieds joints, sans vous pincer le nez, et laissez vous porter par la vague !

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