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Le coronavirus et les Indiens d'Amazonie

Le coronavirus et les Indiens d'Amazonie

 - Modifié le 9 mars 2020
​Le gouvernement en fait-il trop sur le coronavirus ? La question revient dans nos conversations, Isabelle de Gaulmyn relit ces évènements d'après un ouvrage de Mario Vargas Llosa


Certains pour s’offusquer des mises en « quatorzaine », d’autres au contraire pour s’effrayer de ce qui nous attend. À cette question évidemment je ne répondrais pas, n’étant nullement spécialiste en épidémiologie, ni en rien du tout de médical.

En revanche, cette émotion collective autour du coronavirus, et nos propres réticences à entrer dans un processus de contrôle sanitaire collectif, m’a fait penser à ce magnifique roman de Mario Vargas LLosa, « L’homme qui parle ». Il raconte dans l’Amazonie péruvienne, la région du fleuve Madre-de-Dios, l’histoire du peuple de Machiguengas, et leur extermination du fait des maladies de l’homme blanc.

Dans une langue poétique, le prix Nobel conte comment les Indiens ont été contaminés inconsciemment par les « Pères blancs » missionnaires, un récit construit autour de l’interjection « Atchoum », banal rhume pour nous, annonce de mort pour ce peuple : « Le mal s’était introduit dans l’âme de tous. Enfants, femmes, vieillards (…) eux aussi, atchoum ! atchoum ! Ils riaient au début. Ils croyaient que c’était comme un tournis joyeux. Ils se frappaient la poitrine, et se poussaient en jouant. Et tordant leur visage : atchoum ! La morve coulait de leur nez, la bave glissait de leur bouche. Ils crachaient et riaient. Atchoum ! Mais ils ne pouvaient plus se mettre à marcher. Le temps avait passé. Déjà, leur âme, brisée en morceaux, commençait à sortir de leur corps par le haut de leur tête. Il ne leur restait qu’à se résigner à ce qui arriverait ».

Loin de moi de comparer cette effroyable extermination à la situation actuelle ! Simplement ce récit montre les terribles conséquences d’une relation humaine non maîtrisée, non attentive. Les blancs en l’ocurence n’avaient pris aucune précaution. Au fond, le problème de la prévention, face au coronavirus teste notre capacité à prendre garde à l’autre. Nous, si nous sommes encore actifs, en bonne santé, sans doute ne nous apercevrons-nous même pas du passage du virus, à l’image de ces Pères blancs de l’Amazonie. Mais on nous demande de respecter ces règles pour d’autres : nos anciens, nos malades, qui risquent d’en être les premières victimes. Nous ne devons pas nous affoler inutilement. Mais nous devons adopter un comportement responsable, pour eux...

Cette épidémie rappelle que nous sommes solidaires, dans une même humanité. Que vivre ensemble passe aussi par des gestes simples qui peuvent sauver d’autres que nous. Nous voilà, au sens propre du terme, responsables de la vie des autres. En terme laïc, cela s’appelle la citoyenneté. En terme plus chrétien, l’amour du prochain.
 

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