Rappelons rapidement que ce savoyard, prêtre, puis très jeune évêque, homme de lettres et saint, a vécu dans l'époque marquée par la Réforme. Il a fondé avec Jeanne de Chantal l'ordre de la Visitation encore très vivant dans le monde. Il sillonne son diocèse pour prêcher et encourager ses prêtres. Sa spiritualité de l'incarnation lui donne d'être profondément humain. Il entreprend d'écrire des lettres très personnalisées aux gens qu'il ne peut atteindre. Et il innove en faisant appel à l'imprimerie pour éditer périodiquement des textes qui sont ensuite placardés en public sur les murs ou distribués dans les habitations. Ces périodiques sont considérés aujourd'hui comme les premiers journaux catholiques au monde. C'est pourquoi, il est proclamé par Pie XI en 1923 patron des journalistes, des éditeurs et des écrivains.
Fidèle à sa mémoire et à son témoignage, le diocèse d'Annecy, où il meurt en 1622, accueille chaque année les journées d'études François de Sales, organisées par la Fédération des médias catholiques. La 21ème édition rassemblée la semaine dernière avait choisi pour thème de réflexion : « Les religions font la une ». Un thème bien dans l'actualité après cette année 2016 marquée rien que dans notre pays par l'assassinat du Père Hamel, la querelle sur la laicité jusque sur les plages, ou les conjectures politiques sur un prétendu vote catholique. Comme le souligne le quotidien La Croix qui rend compte de ces Journées dans son numero de lundi dernier, ce retour du religieux survient dans un pays où l'ignorance sur ces sujets est immense. Et l'ignorance débouche sur la confusion et la peur. Notre époque se veut celle de la communication avec des moyens techniques qui se multiplient et nous connectent à chaque seconde.
Le témoignage de François de Sales peut continuer de nous inspirer : au coeur d'une mutation culturelle profonde, il a su vivre dans son époque, utiliser les moyens matériels à sa disposition pour répandre la foi et diffuser le message évangélique, en n'oubliant pas que la vraie réforme commence par l'intérieur, par la conversion du coeur. Sa devise préférée « Rien par la force, tout par amour ».
C'est bien là le projet auquel RCF s'attache chaque jour.
Michèle de Brugiere
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !